Lancé en avril 2022, le dispositif « Mon Psy », renommé depuis « Mon Parcours Psy », promettait de rendre accessible la consultation d'un psychologue à toute personne souffrant de « troubles psychiques d’intensité légère à modérée ».

Un an plus tard, le dispositif s’avère un échec, selon une association de psychologues et le syndicat national des psychologues, rapportent Radio France et France Info.

Peu de psychologues participent au programme et très peu de patients ont pu en profiter.

Ce dispositif donne accès à 8 séances de 30 minutes par an, après consultation et référence d'un médecin, remboursées par l'Assurance maladie à raison de 30 euros pour une consultation de 30 minutes.

Selon le bilan du ministère de la Santé, publié le 3 mars 2023, le dispositif a enregistré :

  • 90 642 patients, dont 71 % de femmes et 10 % de public précaires ;
  • 372 547 séances avec une moyenne de 4,1 séances par patient ;
  • 32 079 médecins adresseurs, dont 92 % de médecins généralistes ;
  • 2 200 psychologues volontaires conventionnés à ce jour.

Alors que pour le ministère, ces chiffres témoignent d'une « montée en charge rapide » du programme, il s'agit plutôt d'un échec, estiment des psychologues, car ils représentent :

  • 0,13 % de la population, dont seulement 10 % de public précaire ;
  • environ 2 h de consultation par bénéficiaire en moyenne ;
  • 7,2 % des psychologues libéraux ;
  • seulement 29 % d'adresseurs chez les médecins généralistes, ayant chacun adressé 3 patients en moyenne dans l'année.

Pour Florent Simon, secrétaire général du syndicat national des psychologues, « toutes les modalités sont à revoir de fond en comble : la prescription, les critères d’éligibilité, le nombre de séances, la durée, la tarification ».

« “Mon Parcours Psy” est un véritable flop, comme nous avons alerté depuis 2021 », considère Camille Mohoric-Laedi, codirigeante de l’association M3P (1) et de Manifeste Psy, collectif qui regroupe 8 600 psychologues de tous les secteurs. Il a été construit sans concertation avec la profession et n’est qu’un cache-misère alors que les centres médico-psychologiques (CMP) sont à l’agonie. Les 50 millions de budget dépensés pour 2 heures de consultation en moyenne pour 0,13 % des Français auraient pu être injectés dans le service public pour créer 200 postes de psychologues pérennes. »

Manifeste Psy réclame l'abrogation de ce dispositif. Des députés et des sénateurs de l'opposition vont lancer un audit sur le programme. Les résultats sont attendus dans trois mois, rapporte France Info.

Pour plus d'informations sur les psychothérapies, voyez les liens plus bas.

(1) M3P pour Manifeste Psychologues cliniciens et des Psychologues Psychothérapeutes.

Psychomédia avec sources : Ministère de la Santé, UFC-Que Choisir, Association M3P, France Info, Radio France.
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