Les parents et les grands-parents de personnes atteintes du trouble de déficit d'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ont un risque plus élevé de démence que ceux dont les enfants et les petits-enfants ne sont pas atteints de ce trouble, montre une très grande étude suédoise publiée en septembre 2021 dans la revue Alzheimer's & Dementia : The Journal of the Alzheimer’s Association.

Le TDAH est un trouble du développement neurologique caractérisé par l'inattention, l'impulsivité et l'hyperactivité. Il touche environ 3 % des adultes dans le monde.

Le Zhang du Karolinska Institutet et ses collègues ont examiné des données concernant plus de 2 millions de personnes nées en Suède entre 1980 et 2001, dont environ 3,2 % ont reçu un diagnostic de TDAH.

En utilisant les registres nationaux, ils ont relié ces personnes à plus de 5 millions de parents biologiques, dont les parents, les grands-parents, les oncles et les tantes.

Parmi ceux-ci, 3042 parents, 171 732 grands-parents et 1369 oncles/tantes ont reçu un diagnostic de maladie d'Alzheimer.

Le risque de maladie d'Alzheimer, le type de démence le plus courant, était 55 % plus élevé chez les parents (parents, grands-parents, oncles, tantes...) de personnes atteintes du TDAH. Le lien était plus marqué pour la démence précoce que pour la démence tardive.

Le risque absolu de démence demeurait toutefois très faible : 0,17 % des parents (parents, grands-parents, oncles, tantes...) avaient reçu un diagnostic de démence pendant la période de suivi.

L'association était plus faible pour les parents au second degré, c'est-à-dire les grands-parents, les oncles et les tantes. Par exemple, les grands-parents des personnes atteintes du TDAH avaient un risque de démence 10 % plus élevé que les grands-parents des personnes sans TDAH.

Bien que l'étude ne puisse pas déterminer une relation de cause à effet, les chercheurs présentent plusieurs explications potentielles qui peuvent être explorées dans de futures recherches.

« On pourrait imaginer qu'il existe des variantes génétiques non découvertes qui contribuent aux deux traits, ou des facteurs de risque environnementaux à l'échelle de la famille, comme le statut socio-économique, qui pourraient avoir un impact sur l'association », explique Zheng Chang, chercheur au département d'épidémiologie médicale et de biostatistique du Karolinska Institutet, coauteur. « Une autre explication possible est que le TDAH augmente le risque de problèmes de santé physique, ce qui entraîne à son tour un risque accru de démence. » (Par ex. : TDAH : un trouble du sommeil et des rythmes circadiens ? ; La durée du sommeil liée au risque d'Alzheimer des années plus tard)

Pour plus d'informations sur le TDAH et sur la démence et la maladie d'Alzheimer, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Karolinska Institutet, Alzheimer’s & Dementia: The Journal of the Alzheimer’s Association.
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