Le Conseil national du sida (CNS) recommande, afin de traiter les patients plus précocement et d'améliorer la prévention, de généraliser les tests de dépistage du sida dans les régions où il est plus fréquent qu'ailleurs, à savoir l'Ile-de-France, la région PACA (Provence alpes côte d'Azur) et dans les départements d'Outre-mer, notamment en Guyane et en Guadeloupe.
Le test de dépistage permet d'identifier une infection qui ne se manifeste pas encore par des symptômes pour amener à un diagnostic, à une prise en charge précoce et à une meilleure prévention. "Une personne qui se sait contaminée a énormément plus de chances de modifier son comportement qu'une personne qui l'ignore", insiste le Pr Rozenbaum, président du CNS.

Entre 106.000 et 130.000 personnes étaient porteuses du virus du sida en France fin 2005. Le nombre de personnes infectées et qui ne connaîtraient pas leur infection est estimé aux alentours de 40.000. Les nouvelles contaminations sont estimées à 5 200 par an.

Plus de 35 % des patients accèdent aux soins "alors qu'ils sont déjà à un stade sida ou que leur immunité est déjà très altérée" (taux de lymphocytes CD4 inférieur à 200 par mm3), souligne le rapport. Ce retard entraine une surmortalité.

"La stratégie actuelle qui vise à proposer le test en fonction des comportements à risques" a montré "ses limites", considère le CNS. Actuellement, avant de proposer un test, le médecin doit s'entretenir avec le patient pour savoir ce qui l'a poussé à demander un dépistage, pour évaluer sa connaissance des modes de transmission du VIH et sa perception du risque. De diverses façons, ce "counseling" constitue parfois un "frein au dépistage". Le CNS propose d'élargir systématiquement la proposition de test dans tout recours aux soins chez toute personne ayant eu une activité sexuelle dans l'année qui précède.

Il faut aussi, selon le CNS, "inciter fortement au dépistage" les hommes ayant eu des relations homosexuelles et les populations à risque originaires d'Afrique subsaharienne.

Les Centres de dépistages anonymes et gratuits (CDAG), où sont effectués 7 % des tests de dépistage en France, pourraient plus spécifiquement accueillir les populations fragilisées "à fort risque d'exposition" et n'ayant pas accès aux soins. Au-delà du dépistage, ces centres pourraient aussi "proposer l'accès au traitement post-exposition", la règle de l'anonymat pouvant être à redéfinir. Si "la confidentialité est la règle, l'anonymat n'est pas forcément un facteur favorable à l'accès aux soins", a relevé le Pr Rozenbaum.

Sources:
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Nouvel Observateur
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