Pour la première fois en France, un homme atteint de la maladie de Parkinson va être dédommagé par son neurologue et par un laboratoire pharmaceutique américain pour ne pas avoir été informé d'un effet secondaire associé aux médicaments (des agonistes dopaminergiques) lui ayant été prescrits: l'addiction au jeu.

L'homme, un cadre nantais, est

devenu accro aux jeux d'argent au point de voler de l'argent à sa famille et de revendre les jouets de ses enfants. Il a dépensé, pendant 2 ans, plus de 10.000 euros par mois. Il a fait six tentatives de suicide. Il avait 43 ans en 2003, au moment où la maladie a été diagnostiquée.

Cet effet secondaire de cette catégorie de médicament étant connu dans les milieux médicaux, il aurait dû être informé.

La Commission régionale de conciliation et d'indemnisation (CRCI) des accidents médicaux lui a donné raison et le médecin et le laboratoire sont condamnés à lui verser 400.000 euros de dédommagement.

Les recherches ont montré une association entre les médicaments contre la maladie de Parkinson et le développement du jeu pathologique.

Ces médicaments, les agonistes dopaminergiques, stimulent les récepteurs de dopamine. Le développement de l'addiction au jeu serait causé par une sensibilité accrue aux résultats positifs des comportements et une sensibilité diminuée aux résultats négatifs.

Alors que les pertes au jeu amènent une baisse de dopamine chez les gens en santé, la médication empêcherait cette baisse de se produire.

De façon plus générale, ces médicaments amèneraient à n'apprendre qu'à partir des conséquences positives des comportements et à ne pas tenir compte des conséquences négatives.

Le traitement du Parkinson par "stimulation cérébrale profonde" (pacemaker cérébral) a aussi été associé au développement de l'addiction au jeu mais possiblement par un mécanisme différent. Il n'empêcherait pas l'apprentissage mais amènerait plutôt une impulsivité (l'inhibition des impulsions ne se ferait pas).

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