Selon les critères de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la pollution aux particules fines menace la santé de 95% des habitants des grandes villes européennes, indique un rapport de l'Agence européenne pour l'Environnement (AEE) bien qu'un tiers des habitants des villes seulement sont exposés à un dépassement des normes de l'Union européenne.

Les centres urbains et industriels d'Europe centrale et orientale, ainsi que de l'est de la France et du nord de l'Italie ont les niveaux de pollution les plus élevés.

La pollution atmosphérique réduirait l'espérance de vie de près de deux ans dans les villes et les régions les plus polluées d'Europe. Notons qu'une moyenne de deux ans dans la population générale représente une diminution beaucoup plus importante pour la proportion de la population qui est à risque.

Le risque le plus grave est lié aux particules fines, PM10, inférieures à 10 micromètres, principalement émises par la circulation mais aussi le chauffage au bois, l'industrie et l'agriculture. Elles peuvent être à l'origine de maladies cardiaques et respiratoires ainsi que du cancer du poumon. En 2010, 21% de la population urbaine était exposée à des concentrations supérieures aux limites journalières de l'UE. Pour les particules plus fines, les PM2,5, dont les valeurs limites annuelles sont moins sévères, cette proportion s'élève à 30%. Mais selon les niveaux de référence de l'OMS, ces proportions sont respectivement de 81% et 95%.

En ce qui concerne l'ozone (O3), qui peut être à l'origine de problèmes respiratoires et entraîner une mortalité prématurée, 97 % des de l'UE ont été exposés à des concentrations supérieures aux normes de l'OMS en 2010.

Le rapport indique aussi que 20 à 29 % des citadins sont exposés à des concentrations dépassant la valeur cible de l'UE pour le benzo(a)pyrène (BaP).

La Commission européenne prépare un réexamen de la législation de l'UE relative à la qualité de l'air et mettra un accent particulier sur les politiques de lutte contre la pollution atmosphérique en 2013, indique l'AEE.

Les résultats, publiés en mars 2011, du projet Aphekom coordonné par l'InVS et mené dans 25 villes de 12 pays européens indiquaient que Bucarest et Budapest étaient les villes les plus polluées aux particules fines, suivies par Barcelone, Athènes, Rome et Séville. La moins polluée était Stockholm. La ville de Londres, notamment, en 22ième position, était l'une des moins polluée aux particules fines. Sur une dizaine de villes françaises étudiées, Marseille (11ième position) était la plus polluée; Le Havre (20ième position), la moins polluée; Lille, Paris, Lyon, Strasbourg et Bordeaux suivaient, de la 13ième à la 17ième position.

Carte : Moyenne annuelle de particules PM10 en 2010. Vert foncé: moins que 20 microgrammes par mètre carré; vert pale: entre 20 et 31; orange: entre 31 et 40; rouge: plus que 40. Source: Air quality in Europe. AEE Report.(Download PDF)

Psychomédia avec sources: Agence européenne pour l'Environnement, TF1. Tous droits réservés.