Alors que les médicaments somnifères de la classe des benzodiazépine (et apparentés) ne sont pas recommandés pour les personnes âgées de 65 ans et plus, quelque 30 % des femmes âgées au Québec se font prescrire ces médicaments.

Pourtant, lorsqu'elles reçoivent une information adéquate sur ces médicaments, une grande proportion des personnes âgées décident d'arrêter de les prendre (ce qui doit être graduel) et réussissent à le faire, montre une étude québécoise publiée dans le Journal of American Medical Association (JAMA) Internal Medicine.

Cara Tannenbaum et ses collègues des universités de Montréal et McGill ont mené cette étude avec la collaboration de 30 pharmacies et 303 personnes âgées de 65 à 95 ans. En moyenne, elles utilisaient des somnifères benzodiazépine depuis 10 ans et prenaient environ 10 médicaments différents par jour.

La moitié des pharmacies ont participé à l'intervention consistant à fournir des informations (pamphlet de 7 pages) sur les risques de ces médicaments et sur la façon de les diminuer progressivement. L'autre moitié constituait un groupe d'attente permettant la comparaison.

Dans le groupe ayant reçu l'information, 62% des participants ont discuté avec un pharmacien ou un médecin au sujet de l'arrêt de leur somnifère. Après 6 mois, 27% avaient réussit à arrêter comparativement à 5% du groupe de comparaison. Un autre 11% ont réussi à diminuer leur consommation de ces médicaments.

"L'information fournie directement aux consommateurs suscite efficacement la prise de décision partagée autour de la surconsommation de médicaments qui augmentent le risque de préjudices chez les personnes âgées", concluent les chercheurs.

Le développement de documents d'information destinés aux patients (basés sur des données probantes) est une voie prometteuse pour aider aux prises de décisions médicales et ainsi améliorer les soins de santé.

Psychomédia avec sources: Université de Montréal, JAMA.
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