Les personnes qui travaillent de nuit ou en rotation de quarts rapportent souvent des problèmes de sommeil après le travail de nuit et de somnolence pendant le quart de travail. Lorsque ces problèmes sont persistants, ils sont diagnostiqués comme trouble du sommeil lié au travail de nuit (1).

Juha Liira du Finnish Institute of Occupational Health et ses collègues ont analysé les études comparant l'efficacité de médicaments comme la mélatonine et de stimulants comme la caféine à celle de placebos pour améliorer le sommeil et la vigilance chez les personnes qui travaillent de nuit ou par rotation. Leurs résultats sont publiés dans la revue Cochrane Library.

Ils n'ont recensé que 15 essais cliniques portant sur le sujet.

Les travailleurs de nuit qui prenaient de la mélatonine durant la journée après une nuit de travail dormaient en moyenne 24 minutes de plus que ceux qui prenaient un placebo. Aucun effet n'était toutefois démontré sur d'autres mesures telles que le temps d'endormissement (études de faible qualité). Les effets secondaires de la mélatonine étaient rares, précisent les chercheurs.

En ce qui concerne les somnifères, une étude de faible qualité portant sur le zopiclone (Zimovane, Imovane…) n'était pas de qualité suffisante pour indiquer s'il améliorait la durée du sommeil chez les travailleurs de nuit.

Les participants qui prenaient les médicaments stimulants modafinil Provigil) ou armodafinil (Nuvigil) connaissaient probablement une faible réduction de la somnolence et augmentation de la vigilance pendant le quart de nuit selon des données de niveau moyen de qualité moyen. Les maux de tête et les nausées étaient les effets secondaires les plus communs de ces médicaments. Toutefois, des troubles graves de la peau ont été signalés depuis que ces médicaments ont été mis sur le marché, rappellent les chercheurs.

Un essai montrait que les personnes prenant de la caféine en combinaison avec une sieste avant le quart de nuit avaient une vigilance accrue pendant ce quart.

Dans l'ensemble les essais impliquaient un petit nombre de participants et les démonstrations des effets étaient de faible qualité, évaluent les chercheurs. Alors que les médicaments qui favorisent le sommeil et la vigilance comportent des effets secondaires potentiellement graves, soulignent-ils.

(1) Des critères diagnostiques sont spécifiés pour ce trouble ("shift work sleep disorder") dans le DSM-5, la cinquième édition du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, publié en mai 2013 par l'American Psychiatric Association.

Psychomédia avec source: The Cochrane Library
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