L'antidouleur Tramadol (1) est prisé de nombreux coureurs cyclistes, rapporte Libération. Son utilisation pourrait expliquer la hausse des accidents dans le peloton.

Le Tramadol, comme la codéine et le Di-Antalvic, est un médicament antalgique de palier 2, dit morphinique ou opiacé faible, selon la classification de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). La puissance du Tramadol serait de 1/10 à 1/6 de celle de la morphine. Outre différents risques d'effets secondaires, un problème important est la dépendance (addiction) qu'il cause.

Le coureur canadien Michael Barry, ex-coéquipier de Chris Froome au Team Sky, lui-même consommateur, a été le premier à dénoncer publiquement l’abus de Tramadol dans le peloton en 2014, indique le journal.

Dans sa deuxième autobiographie, il témoigne : « Quand je me suis cassé des côtes sur chute au deuxième jour du Tour de France, j’ai pris du Tramadol pour calmer la douleur. Il m’a fait ressentir une légère euphorie. Je ne ressentais aucune douleur aux jambes. Je pouvais appuyer plus fort que d’habitude sur les pédales. Cela améliorait autant la performance que n’importe quel produit dopant que j’avais pris, avec une différence de taille : c’était légal. »

Mais le Tramadol devrait disparaître prochainement du Tour de France. Le 1er juillet, rapporte Libération, « la quinzaine de médecins d’équipe s’est en effet accordée à l’unanimité sur le principe d’une interdiction. L’Union cycliste internationale (UCI) soutient leur démarche et vise un peloton “sans Tramadol” en 2017. »

Les équipes et l’UCI espèrent que l’Agence mondiale antidopage (AMA) place le Tramadol sur la liste des produits dopants. A défaut, le Dr Armand Mégret, médecin de la Fédération française de cyclisme, propose des contrôles réguliers. « Un coureur qui présenterait des traces de Tramadol dans ses échantillons serait interdit de départ ».

« C’est ce que nous faisons déjà pour les corticoïdes avec les équipes membres du Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC). »

« Après le Tour, il restera à désintoxiquer le peloton des cyclistes amateurs, anciens ou aspirants champions, sportifs du dimanche, qui avalent du “Trama” à la chaîne, entre autres médicaments autorisés en compétition et pourtant néfastes », conclut Libération.

(1) Noms commerciaux : Topalgic, Ixprim, Contramal, Biodalgic, Monoalgic, Monocrixo, Topalgic, Zamudal, Zumalgic…

Psychomédia avec sources : Libération, L'OBS avec Rue89.
Tous droits réservés