La Fédération des étudiants et des étudiantes en médecine du Canada (FEMC) appelle le gouvernement fédéral à redoubler d'efforts contre la crise des opioïdes (opiacés).

« La population canadienne se classe au deuxième rang mondial pour le taux de consommation d'opioïdes par habitant », indique la FEMC « En effet, les médecins canadiens donnent en moyenne 53 ordonnances d'opioïdes par 100 habitants ».

(Ce chiffre a été rapporté par le Globe and Mail en janvier 2017. Le journal précisait que les médecins avaient émis 53 prescriptions d'opioïdes pour chaque 100 personnes au Canada en 2015 selon une analyse des ventes de médicaments réalisée par IMS Brogan pour le journal.)

« La disponibilité générale des opioïdes mène à une augmentation du taux de dépendance aux opioïdes, ainsi qu'une demande accrue pour les narcotiques illicites », souligne la FEMC.

« Ces enjeux mènent plusieurs groupes à demander la déclaration d'un état d'urgence en santé publique au niveau fédéral, tout comme celle du gouvernement provincial de la Colombie-Britannique, en avril 2016. »

« Plusieurs facteurs contribuent à la crise des opioïdes. Ceux-ci incluent l'accès limité en milieu rural à des soins interdisciplinaires de gestion de la douleur chronique, ainsi qu'un manque flagrant de ressources pour le traitement des patients avec des dépendances aux narcotiques ou des maladies mentales (ces derniers sont deux fois plus à risque de développer une dépendance). Finalement, la stigmatisation liée aux programmes de réduction des méfaits ralentit actuellement leur développement, ce qui contribue davantage à l'évolution défavorable de la crise. »

La fédération appuie le projet de loi C-37 introduit par le gouvernement fédéral en novembre 2016. Celui-ci éliminerait « de nombreuses barrières mises en place par le gouvernement précédent afin d'empêcher le développement des programmes de réduction de méfaits ».

Elle estime que d'autres mesures sont requises et demande au gouvernement de redoubler d'efforts pour :

  • Améliorer l'accès aux centres interdisciplinaires pour la douleur chronique, par l'appui d'efforts provinciaux/territoriaux dans ce domaine.

  • Poursuivre le financement de programmes en santé mentale et investir dans la recherche visant à clarifier le lien entre la santé mentale et le mésusage de médicaments.

Selon un rapport du Centre canadien de lutte contre les toxicomanies (CCLT) publié en 2015, 14,9 % de la population canadienne prenaient des médicaments antidouleurs opioïdes comparativement à 21,6 % en 2008.

Sevrage des opioïdes, dont les antidouleurs : symptômes et critères diagnostiques (DSM-5)

Pour plus d'informations sur les médicaments opioïdes, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : FEMC, Globe and Mail, CCLT.
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