Six résidus de pesticides sur 10 quantifiés dans l’alimentation européenne sont des perturbateurs endocriniens (PE) suspectés, selon une enquête de l'ONG Générations Futures rendue publique le 4 septembre.

À partir des données publiées en juillet 2018 par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), Générations Futures a calculé que 66 849 sur les 109 843 résidus de pesticides quantifiés sont des perturbateurs endocriniens suspectés.

Les perturbateurs endocriniens « peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et induire de nombreux effets néfastes sur l’organisme d’un individu ou sur ses descendants. »

Commentant cette enquête, Le Monde explique : « Pour l’EFSA, les résidus de pesticides présents dans 96,2 % des échantillons d’aliments testés en 2016 par les Etats membres de l’UE se situent dans les limites légales, c’est-à-dire contenant une concentration de substances actives inférieure aux limites maximales de résidus (LMR). Les risques liés à ces résidus sont donc considérés comme “faibles” par l’EFSA et par la plupart des agences de sécurité sanitaire. »

Mais, pour les perturbateurs endocriniens, « on ne peut prétendre qu’une dose sûre, sans effet, existe », et donc « la notion de Limite Maximale en Résidus n’a pas de sens ! », souligne F. Veillerette, porte-parole de Générations Futures.

Dans une étude publiée en juin dans la revue Environmental Health Perspectives, rappelle Le Monde, une équipe de chercheurs français de l’Inserm et de l’INRA « montrait par exemple que des rongeurs mâles exposés à six pesticides communs, à des doses considérées comme sans effet nocif par les agences réglementaires, développaient des troubles métaboliques évocateurs du diabète : prise de poids doublée par rapport aux animaux non exposés, taux de cholestérol et glycémie à jeun élevés, accumulation de graisse hépatique ».

L'ONG appelle à « mettre en place des actions prioritaires pour conduire à la disparition à terme de ces pesticides perturbateurs endocriniens de notre agriculture et de notre alimentation et mettre en place des mesures efficaces, tout particulièrement dans la future Stratégie nationale perturbateurs endocriniens, actuellement en discussion ».

Rapport sur le site de Générations Futures : Des pesticides perturbateurs endocriniens dans l’alimentation des européen.nes

Pour plus d'informations sur les pesticides et les perturbateurs endocriniens, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Générations futures, Le Monde.
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