La sensibilisation à la douleur, le fait de devenir plus sensible à la douleur, est un facteur de risque important de douleurs persistantes chez les personnes atteintes d’arthrose au genou (gonarthrose), selon une étude publiée dans la revue Arthritis and Rheumatology.

Selon des recherches précédentes, divers facteurs autres que la pathologie structurelle peuvent contribuer à la douleur de l'arthrose.

Lisa Carlesso et ses collègues de l’Université de Montréal et du Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (CRHMR), en collaboration avec des chercheurs de la Boston University School of Medicine, ont analysé les données d’une étude multicentrique sur l’arthrose ayant suivi 852 personnes (âgées de 50 à 79 ans) atteintes ou présentant un risque d'être atteintes d’arthrose du genou, mais qui ne ressentaient pas de douleur persistante au genou au début de l’étude.

Des données sociodémographiques, des mesures de la sensibilisation à la douleur et des données sur les facteurs de risque habituellement associés à la douleur au genou tels que des facteurs psychologiques, la douleur généralisée et le manque de sommeil ont été recueillies. Les participants ont ensuite été suivis sur une période de deux ans afin d'évaluer la survenue de douleur persistante.

Les chercheurs ont ensuite identifié quatre sous-groupes distincts, des « phénotypes de sensibilité à la douleur » (PSP), à partir des données sur les facteurs de risque et la sensibilisation à la douleur. Ces PSP se caractérisaient principalement par des degrés différents de sensibilisation à la douleur.

Le PSP ayant le degré de sensibilisation le plus élevé présentait le risque le plus élevé de ressentir une douleur persistante au genou. Les femmes, les personnes d'origine non caucasienne et les personnes de plus de 65 ans étaient plus susceptibles d'appartenir à ce PSP.

« La distinction de ces PSP constitue une étape importante pour mieux comprendre le processus pathologique complexe de l'arthrose du genou », estiment les chercheurs.

« Nos résultats suggèrent qu'une thérapie axée sur la prévention ou l'amélioration de la sensibilisation à la douleur peut être une nouvelle approche pour prévenir la douleur persistante au genou », conclut Tuhina Neogi de l'Université de Boston, coauteure.

Pour plus d'informations sur l'arthrose et sur la sensibilisation à la douleur, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Université de Montréal, Arthritis and Rheumatology.
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