Dans un point d'information, le 21 novembre, l’Agence française de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) recommande aux chirurgiens de ne plus utiliser les implants mammaires texturés, soupçonnés d’être à l’origine d’un cancer rare des ganglions lymphatiques, le « lymphome anaplasique à grandes cellules » (LAGC).

Ce point d'information survient quelques jours avant la publication, le 26 novembre, d'une vaste enquête sur les implants mammaires d'un consortium international de journalistes, l'International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ).

L'agence recommande « d’utiliser de préférence des implants mammaires à enveloppe lisse » en attendant de prendre une décision finale début 2019.

Quelque 500 000 femmes portent actuellement des implants mammaires en France, a indiqué le Dr Maurice Mimoun, chef du service de chirurgie plastique de l’hôpital Saint-Louis à Paris, au Figaro. « Les implants texturés, mis en cause dans la survenue de ce cancer rare, représentent la majorité du marché français : 85 %, contre 15 % pour les implants à enveloppe lisse. »

Le lendemain du point d'information de l'ANSM, rapporte le journal Le Monde, « la société savante des chirurgiens plasticiens, qui préférait jusqu’alors “ne pas inquiéter inutilement la population”, a également recommandé de ne plus poser d’implants macro-texturés Biocell du laboratoire Allergan, ceux qui dominent le marché “en raison de [leur] surreprésentation” dans les cas de LAGC. »

A ce jour, 615 femmes ont été atteintes dans le monde, dont 56 en France, selon Corinne Haioun, professeure à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil et responsable du registre des cas de lymphome en France, relayée par Le Monde. « Toutes, ou presque, ont pour point commun d’avoir porté des implants mammaires dits “texturés”, dont la surface granuleuse a été conçue pour mieux adhérer aux tissus. Un “effet Velcro” qui entraîne des réactions inflammatoires. »

L’ANSM rappelle que les praticiens sont tenus d’informer les patientes au préalable de la pose d’implants mammaires des risques liés à l'acte chirurgical mais aussi sur l'implant lui-même, notamment les risques liés au LAGC.

En entrevue au Figaro, le Dr Mimoun explique pourquoi il estime que « les implants mammaires texturés n’ont aucun sens ».

Pour ce qui est de l'enquête du consortium de journalistes sur les implants mammaires, elle rapporte aussi que les cas de ruptures et de complications sont nombreux. Selon la FDA américaine, est-il rapporté, une femme sur cinq doit se faire retirer leur implant dans les 8 à 10 ans après l'avoir reçu. L'enquête rapporte aussi que de plus en plus de publications scientifiques établissent un lien entre les implants mammaires et les maladies auto-immunes.

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Voyez également :

Psychomédia avec sources : ANSM, Le Monde, Le Figaro, ICIJ.
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