L’Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) vient de réévaluer l’innocuité des phosphates dans l’alimentation et met en garde contre une exposition – via l’alimentation générale et les additifs – qui dépasserait les niveaux recommandés, en particulier chez les plus jeunes consommateurs, rapporte l'association de consommateurs UFC-Que Choisir.

« Forme de phosphore, les phosphates sont des nutriments essentiels. Naturellement présents dans l’organisme, ils sont indispensables au métabolisme énergétique, au squelette en association avec le calcium, ou encore aux membranes cellulaires. »

« Mais en toxicologie tout est affaire de dosage et en excès, les phosphates entraînent des perturbations de l’absorption des autres minéraux, des risques de calcification rénale et des troubles du rythme cardiaque. »

Nombre de produits en contiennent, intrinsèquement ou via des ajouts.

« La levure de bière, le fromage, le poisson et la viande ou les fruits à coques en sont naturellement bien pourvus mais nous y sommes également exposés via leur utilisation en tant qu'additifs (E338 à E341, E343, E450 à E452).

Ces derniers sont en effet autorisés dans 108 applications alimentaires, notamment en tant qu’émulsifiants ou antioxydants, et pour 65 familles d’aliments différentes. Certains d'entre eux peuvent être utilisés dans des aliments pour nourrissons et jeunes enfants. »

À l’occasion de sa récente réévaluation, rendue publique le 12 juin, l’Efsa a calculé une dose journalière acceptable (DJA) en phosphates.

« Mais, toujours selon cette étude, les apports moyens dépasseraient cette dose admissible chez les enfants et certains adolescents. »

« Le rapport précise que les principaux effets délétères liés à cette surexposition ont été observés sur les reins, mais pas sur le cœur. »

« Il est à noter que les adultes souffrant de déficit de la fonction rénale (estimés à 10 % de la population) sont également jugés à risque, même en deçà des DJA établies qui ne tiennent pas compte de cette population spécifique. »

L'Efsa met également en garde contre les compléments alimentaires qui contiennent du phosphate. « Chez les individus de plus de 3 ans qui consomment régulièrement de tels compléments, l'exposition alimentaire pourrait atteindre des niveaux dangereux pour la fonction rénale ».

UFC-Que Choisir rappelle que les additifs phosphatés sont notamment très utilisés dans les broches de kebabs comme liant pour les morceaux de viande et pour homogénéiser la cuisson.

« Alors que le phosphore est largement présent de manière naturelle dans notre alimentation, les additifs alimentaires à base de phosphates représentent 6 à 30 % de l'apport total moyen.

Les catégories alimentaires nous exposant le plus à ces additifs étant les produits de boulangerie et de pâtisserie, les fromages industriels, les produits à base de viande et les sucres et sirops. »

Consulter les fiches des E338 à E341, E343, E450 à E452 dans la base de données d'UFC-Que Choisir : Évaluation Additifs alimentaires

87 additifs alimentaires sur 329 sont à éviter : base de données en ligne d'UFC-Que Choisir

Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : UFC-Que Choisir.
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