L'Agence française du médicament (ANSM) a annoncé, le 21 juin, le retrait du marché du relaxant musculaire (myorelaxant) Décontractyl (méphénésine) en comprimé et en pommade.

Ce retrait, en raison d'une balance bénéfices-risques défavorable, entre en vigueur le 28 juin 2019.

L'ANSM rapporte les effets secondaires indésirables suivants :

  • « Concernant Décontractyl 500 mg, comprimé, une augmentation des cas d’abus et de dépendance a été observée ces dernières années. Par ailleurs, des malaises, des sensations vertigineuses et des réactions anaphylactiques ont été signalés. »

  • « Concernant Décontractyl Baume, des sensations de brûlures et érythèmes ont été rapportés. Certains de ces évènements sont survenus chez des enfants par transfert peau à peau du médicament appliqué chez l’adulte. »

Et, « les données disponibles sur l’efficacité de ces traitements restent limitées ».

L'ANSM conseille aux patients de ne plus utiliser ce médicament. Elle précise que l’arrêt ne présente pas de risque.

De son côté, la revue Prescrire précise, dans un article paru le 25 juin :

« L'efficacité clinique de la méphénésine est incertaine au-delà de celle d'un placebo.

Par voie orale, la méphénésine expose à des somnolences, des nausées, des vomissements, des réactions d'hypersensibilité dont des éruptions cutanées et des chocs anaphylactiques. Des cas d'abus et des dépendances ont été rapportés, en lien avec ses effets psychotropes.

La pommade Décontractyl est une association mal évaluée de diverses substances (méphénésine, nicotinate de méthyle, huiles essentielles de lavande et bergamote parmi les excipients) qui expose à des atteintes cutanées graves, dont des érythèmes polymorphes et des pustuloses exanthématiques aiguës généralisées, et des réactions d'hypersensibilité. Et les dérivés terpéniques présents dans les huiles essentielles exposent à des convulsions, des agitations et des confusions, particulièrement en cas d'application sur de larges surfaces corporelles ou chez des patients ayant des antécédents de convulsions... »

« D'autres myorelaxants sont aussi à écarter : méthocarbamol (Lumirelax), thiocolchicoside (Miorel ou autre) et benzodiazépines », estime la revue.

Le méthocarbamol), le thiocolchicoside ainsi que la méphénésine font partie de la liste de 93 médicaments plus dangereux qu'utiles de la revue.

Dans le document de présentation de cette liste, la revue précise :

  • Le méthocarbamol (Lumirelax) « expose à de nombreux effets indésirables, dont des troubles digestifs et des atteintes cutanées (dont des angiœdèmes) ».

  • Le thiocolchicoside (Miorel ou autre), « proche de la colchicine, expose à des diarrhées, des gastralgies, des photodermatoses, peut-être des convulsions, il est génotoxique et tératogène ».

Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Prescrire, ANSM.
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