À l'occasion de la Journée internationale de lutte contre les overdoses (« Overdose Awareness Day »), le 31 août, l'Agence française du médicament (ANSM) a publié un communiqué portant sur la disponibilité de l'antidote naloxone en France.

Sur le site The Conversation France, le Dr Nicolas Authier, médecin psychiatre et pharmacologue (Université Clermont Auvergne), apporte des précisions sur les surdoses en France et explique le rôle de la naloxone.

« Si les overdoses aux opioïdes ont longtemps concerné les usagers de drogues, une autre catégorie de personnes est désormais aussi exposée à ce risque : les usagers de médicaments antidouleur », souligne-t-il.

« Ce sont d’ailleurs ces consommateurs qui sont à l’origine de la crise des opioïdes aux États-Unis. »

Selon l’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT), les opioïdes sont impliqués dans 78 % des décès par overdose en France. « Chez les patients consommant des médicaments antidouleur, la molécule la plus souvent mise en cause est le tramadol. » Des noms commerciaux du tramadol sont notamment Contramal, Ixprim, Topalgic…

« Le surdosage en substance opioïde se traduit par une somnolence qui peut aller jusqu’au coma, associée à une diminution de la fréquence respiratoire voire un arrêt respiratoire et le décès de la personne. » (Signes et symptômes d’une surdose d’opioïdes ; comment réagir [Santé Canada])

« La naloxone, explique-t-il, est une substance qui présente une très forte affinité pour les récepteurs du cerveau sur lesquels se fixent les substances opioïdes. Une fois administrée, elle prend la place de l’opioïde à l’origine du surdosage. Cependant, contrairement à lui, la naloxone n’active pas le récepteur sur lequel elle se fixe (on parle d’effet antagoniste). »

« Quelques minutes après son utilisation, les signes d’overdose régressent : on observe un retour à l’état de vigilance et la reprise d’une respiration efficace.

Problème : le corps élimine très rapidement la naloxone. De nouvelles administrations sont donc nécessaires en attendant que l’opioïde soit, lui aussi, purgé par l’organisme. Ce qui justifie d’attendre les secours, qui préconiseront le plus souvent une courte hospitalisation. »

Deux formes de naloxone sont actuellement disponibles en France.

  • Le Nalscue, à administration intranasale

    « Sa commercialisation devrait s’arrêter faute d’accord sur le prix, mais le laboratoire qui le produit a néanmoins maintenu la possibilité, pour les structures médico-sociales ou hospitalières, de commander les kits de naloxone déjà fabriqués (qui se périmeront en décembre 2020). »

    Il est disponible dans les établissements de santé, les CSAPA et les CAARUD, indique l'ANSM dans son communiqué.

  • Le Prenoxad, administrée par voie injectable intramusculaire

    Il « devrait être disponible depuis le mois de juin 2019 dans toutes les pharmacies. Les patients peuvent l’obtenir sur ordonnance (dans ce cas elle est remboursée), ou l’acheter sans ordonnance. »

D’autres spécialités pourraient être disponibles dans les prochains mois, si un accord sur le prix est conclu, dont un kit de naloxone intranasale venant d’obtenir son autorisation européenne de mise sur le marché, le Nyxoid, indique le professeur.

« D’autres kits de naloxone prête à l’emploi et sous forme de spray nasal (NYXOID, Naloxone Adapt et VENTIZOLVE) ont obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM européennes) et vont être commercialisés », indique de son côté l'ANSM.

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