Des composés provenant des bourgeons du peuplier baumier seraient plus efficaces qu'un médicament couramment prescrit contre le psoriasis, selon une étude québécoise publiée en décembre dans l'International Journal of Molecular Sciences.

Les chercheurs de l'Université Laval et de l'Université du Québec à Chicoutimi ont été inspirés par la médecine traditionnelle amérindienne.

Ces travaux pourraient mener à de nouveaux médicaments contre cette maladie qui afflige entre 2 % et 3 % de la population mondiale.

Le psoriasis est une maladie inflammatoire systémique chronique qui touche principalement la peau. Il est caractérisé par une hyperprolifération et une différenciation anormale des cellules cutanées. « Chez une personne en santé, il faut entre 28 et 50 jours pour renouveler les cellules de l'épiderme. Chez une personne atteinte de psoriasis, le renouvellement ne prend que 8 à 10 jours », explique Roxane Pouliot de l'Université Laval.

Les traitements actuels parviennent à freiner l'inflammation sans guérir la maladie. Ils ont plusieurs effets indésirables.

Au Québec, le peuplier baumier se retrouve depuis la frontière américaine jusqu'à l'Ungava. Traditionnellement, les Amérindiens utilisaient ses bourgeons pour traiter différents problèmes cutanés.

La professeure Pouliot et ses collègues (1) ont utilisé une technologie conçue il y a une dizaine d'années au Centre d'organogenèse expérimentale de l'Université Laval par l'équipe de la professeure Pouliot. « Nous créons in vitro un tissu cutané à partir de cellules du derme et de l'épiderme de personnes souffrant de psoriasis, explique la chercheure. Ce modèle de peau présente de nombreux points communs avec une peau psoriasique. »

Avec ce modèle, les chercheurs ont comparé l'efficacité du méthotrexate, un médicament prescrit aux personnes souffrant de formes modérées ou sévères de psoriasis, à celle de 49 composés présents dans les bourgeons de peuplier baumier. Cinq de ces composés, qui appartiennent à la famille des balsacones, réduisaient la prolifération des cellules psoriasiques et permettaient une certaine normalisation du processus de différenciation des cellules cutanées. Leurs effets étaient supérieurs à ceux du méthotrexate. De plus, ces composés ont des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes qui ajoutent à leur intérêt dans le traitement du psoriasis.

« Certains de ces composés agissent tôt dans le processus de différenciation cellulaire, alors que d'autres agissent plus tardivement », rapporte la chercheure. « Cela porte à penser qu'une combinaison de balsacones pourrait avoir un effet encore plus intéressant. La prochaine étape de nos travaux consiste à tester cette hypothèse. »

Pour plus d'informations sur le psoriasis et sur les médecines traditionnelles, voyez les liens plus bas.

(1) Audrey Bélanger, Alexe Grenier, Isabelle Gendreau de l'Université Laval, et François Simard, André Pichette et Jean Legault de l'Université du Québec à Chicoutimi.

Psychomédia avec sources : Université Laval, International Journal of Molecular Sciences, .
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