Le stade 3 de l'épidémie du coronavirus COVID-19 paraît inévitable, a estimé Sibeth Ndiaye porte-parole du gouvernement, le 4 mars.

« Le virus ne circule pas encore activement sur tout le territoire français. L’épidémie sera actée dès lors qu’on considérera comme inutile d’aller chercher les cas contacts. On n’y est pas. Mais on s’y prépare », a souligné le ministre de la Santé dans Libération.

Premier objectif : gagner du temps, et « éviter de saturer l’hôpital alors que l’épidémie grippale est toujours en cours », rapporte la revue de presse de l'Inserm du 6 mars. Un temps utile pour « organiser le parcours de soins entre la ville et l’hôpital, équiper, former les soignants, et informer les Français ».

Le ministre a souligné que la phase 3 ne signifiera pas « la paralysie de la vie économique et sociale du pays ». « Quand l’épidémie est là, il s’agit surtout d’organiser le système d’alerte et de soin, et d’assurer la continuité des services de l’Etat ».

Voici les caractéristiques des trois stades décrites sur le site gouvernement.fr :

  • Stade 1 : freiner l’introduction du virus dans le pays

    Le stade 1 «  correspond à la mise en alerte du système de santé. Les autorités sanitaires sont mobilisées pour isoler les malades, détecter et identifier rapidement les cas contact, et prendre en charge les cas graves dans les établissements de santé habilités. »

    Des mesures ont été prises, souligne le gouvernement, pour contrôler les retours des zones infectées et réagir rapidement aux premiers cas.

  • Stade 2 : freiner la propagation du virus et empêcher ou retarder le passage au stade 3

    « De nombreux cas secondaires aux cas importés sont détectés et pris en charge. Le passage du stade 1 au stade 2 implique une adaptation du plan d’actions du Gouvernement. »

    « Le virus n’est pas à ce stade en circulation active sur le territoire (stade 3). La stratégie consiste à prendre en charge les patients dans le cadre d’un parcours de soins sécurisé avec l’identification et la surveillance des personnes contacts. L’organisation des soins est plus largement mobilisée avec notamment le déclenchement d’une deuxième ligne d’établissements de santé. Les activités collectives sont impactées. »

    Les mesures prises dans le stade 2 de la gestion du coronavirus COVID-19

    • Certaines mesures, propres au stade 1, n’ont plus de raison d’être. Le virus ne vient plus seulement de Chine et d’Italie. Il circule déjà au sein de plusieurs regroupements de cas en région.

      Il n’y a donc plus de quatorzaine pour les personnes revenant d’une zone à risque mais des mesures de réduction sociale (ne pas rendre visite aux personnes fragiles, ne pas aller dans des rassemblements, au cinéma ou encore au restaurant…)

      La quatorzaine est toutefois maintenue pour les cas contacts à haut risque.

    • En revanche, des mesures plus contraignantes sont décidées pour les zones de regroupement de cas (cluster) :

      Tous les rassemblements collectifs vont être interdits jusqu’à nouvel ordre.
      Fermeture des établissements scolaires pour investigation.
      Recommandation aux habitants de limiter leurs déplacements : cela veut dire qu’ils peuvent se déplacer pour se nourrir, pour faire leurs courses, mais qu’ils ne doivent pas se rendre à des rassemblements, au restaurant ou encore en cinéma et privilégier le télétravail. Il est également demandé d’éviter tout contact avec les personnes fragiles (femmes enceintes, malades chroniques, personnes âgées…) et les lieux où ils se trouvent : hôpitaux, maternités, structures d’hébergement pour personnes âgées…

    • Pour le reste du territoire, le Gouvernement a également décidé une série de plus contraignantes :

      Il a décidé d’adopter une politique de prévention plus stricte en matière de rassemblements. Hors Clusters, tous les rassemblements de plus de 5000 personnes en milieu confiné seront annulés et les préfets recevront des indications pour annuler également, en lien avec les maires, les rassemblements, y compris en milieu ouvert, quand ils conduisent à des mélanges avec des personnes issues de zones où le virus circule possiblement.

  • Stade 3 : atténuer les effets de l’épidémie

    Le stade 3 ou stade épidémique correspond à une circulation active du virus. La stratégie repose alors sur l’atténuation des effets de l’épidémie.

    L’organisation prévoit la mobilisation complète du système sanitaire hospitalier et de ville, ainsi que les établissements médico-sociaux pour protéger les populations fragiles, assurer la prise en charge des patients sans gravité en ville, et des patients avec signes de gravité en établissement de soins. Les activités collectives sont fortement impactées.

    Au stade 3, « la vie du pays devra continuer », souligne le gouvernement.

Pour plus d'informations sur l'épidémie du coronavirus, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : gouvernement.fr, Inserm.
Tous droits réservés