Un bon statut en vitamine D est bénéfique à la fois pour la prévention et pour le pronostic de plusieurs cancers, selon une analyse publiée le 30 mai 2020 dans la revue Seminars in Cancer Biology.

Carsten Carlberg de l'Université de Finlande orientale et Alberto Muñoz de l'Université autonome de Madrid font le point sur les bases moléculaires de la signalisation de la vitamine D et sur son rôle dans la prévention et le traitement du cancer.

La vitamine D est communément connue pour son rôle crucial dans la santé des os, mais les auteurs soulignent qu'elle régule également le système immunitaire, et que ses effets anticancéreux sont principalement médiés par les cellules immunitaires, telles que les monocytes et les cellules T. La vitamine D exerce ses effets via le récepteur de la vitamine D, qui est un facteur de transcription impliqué dans l'expression et la régulation épigénétique de nombreux gènes.

Les études portant sur l'effet de la vitamine D sur différents types de cancers fournissent les preuves les plus solides de ses bienfaits dans le cancer colorectal et dans les cancers du sang, tels que les leucémies et les lymphomes.

La vitamine D est importante tant pour la différenciation des cellules sanguines pendant l'hématopoïèse que pour les cellules souches adultes dans les tissus à régénération rapide, tels que le côlon ou la peau. Un statut en vitamine D trop faible entraîne une fonction sous-optimale du récepteur de la vitamine D et un risque accru que ces cellules ne se différencient pas complètement et commencent à se transformer en cellules cancéreuses à croissance incontrôlée.

Même dans d'autres types de cancer, tels que le cancer du sein et de la prostate, un faible taux de vitamine D, mesuré par le taux de 25-hydroxyvitamine D dans le sang, a été associé à une incidence plus élevée de cancer et à un pronostic plus sombre.

Cependant, il n'a pas été démontré de manière cohérente que les compléments de vitamine D réduisaient la mortalité par cancer dans des essais contrôlés randomisés. Selon les auteurs de l'étude, l'impact de la vitamine D pourrait être démontré plus clairement si les participants étaient stratifiés en fonction de leur réactivité individuelle à la vitamine D et si les résultats sanitaires étaient analysés en fonction des changements du statut individuel en vitamine D.

Le groupe de recherche du professeur Carlberg a déjà montré que les individus diffèrent dans leur réponse moléculaire ou leur sensibilité à la supplémentation en vitamine D. Par exemple, 25 % de la population finlandaise semble être faiblement réceptive et a besoin d'une dose plus élevée de vitamine D pour obtenir un bénéfice clinique complet. En termes de risque de cancer, on peut s'attendre à ce que le fait d'être un répondant élevé ait un effet protecteur.

Selon l'étude, un bon statut en vitamine D est bénéfique pour la prévention générale du cancer. Il y a moins de preuves de son utilité dans le traitement du cancer.

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Psychomédia avec sources : University of Eastern Finland, Seminars in Cancer Biology.
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