Ces trois dernières décennies, le réchauffement a influé sur l’arrivée, la durée et l’intensité de la saison des pollens en Suisse, confirme une étude réalisée par l’Institut Tropical et de Santé Publique Suisse (Swiss TPH) publiée en mars 2021 dans la revue Science of the Total Environment.

Les chercheurs ont analysé les données recueillies entre 1990 et 2020 dans les 14 stations de suivi présentes en Suisse et étudié les concentrations de pollens de 12 espèces de plantes.

La durée et l’intensité de la saison ont augmenté pour plusieurs espèces, « ce qui signifie que non seulement les personnes allergiques souffrent plus longtemps, mais leurs réactions à ces concentrations plus élevées sont également plus vives ».

La saison d'au moins quatre espèces d'arbres allergènes commence désormais plus tôt qu’il y a 30 ans – parfois même avant le mois de janvier, indique Marloes Eeftens, principal auteur.

« Les allergies au pollen constituent la maladie chronique la plus courante dans de nombreux pays européens et d’Amérique du Nord », indique le communiqué des chercheurs. Aujourd’hui, on estime que 20 % de la population suisse souffre d’allergies aux pollens provenant des arbres, des graminées et des plantes herbacées, « une augmentation considérable depuis 100 ans, lorsque moins de 1 % de la population était touchée. »

« Cette augmentation est très probablement liée à l’évolution de notre environnement, telles l’hygiène personnelle et les migrations vers les villes au détriment de la vie rurale », estiment les chercheurs.

« Outre les démangeaisons typiques des yeux et du nez et les éternuements fréquents, les allergies au pollen peuvent également provoquer une inflammation des poumons et entraîner des conséquences négatives sur le système cardiovasculaire. »

« Le Swiss TPH vient de lancer l’étude EPOCHAL visant à approfondir la compréhension des nombreux effets du pollen sur la santé, notamment sur la pression sanguine, les fonctions respiratoires, les capacités de concentration, l’humeur et le sommeil. »

Une meilleure compréhension des espèces allergènes pourrait aussi notamment « aider les urbanistes à identifier les plantes les plus appropriées pour peupler les parcs. Par exemple, nous pourrions y réfléchir à deux fois avant de planter des arbres hautement allergènes comme le noisetier et le bouleau dans les endroits à forte densité de population ».

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Psychomédia avec sources : Swiss TPH, Science of the Total Environment.
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