Dans les semaines qui ont suivi le changement de formule du Levothyrox (lévothyroxine) par le laboratoire Merck, au printemps 2017, le système français de pharmacovigilance a enregistré des dizaines de milliers d’effets secondaires indésirables.

« Des mois durant, médecins leaders d’opinion et autorités ont attribué ces troubles à un effet “nocébo”, généré par l’anxiété liée au changement de formule du médicament », rappelle Le Monde.

Selon un rapport d’expertise demandé par le tribunal de Marseille et remis le 2 avril 2021, le changement de formule a été insuffisamment évalué et l’Agence française du médicament (ANSM) était consciente d’un problème potentiel, dès septembre 2017.

Ce rapport s’inscrit dans le cadre d’une information judiciaire ouverte le 2 mars 2018 pour blessures involontaires et mise en danger d’autrui, élargie un an plus tard au chef d’homicide involontaire. Il liste une série de manquements du laboratoire Merck et des autorités sanitaires.

L’Association française des malades de la thyroïde (AFMT), à l’origine de la plainte devant le Pôle Santé du TGI de Marseille, s’est réjouie des conclusions de ce rapport : « Les résultats de “l’expertise pénale” prouvent que ce n’était pas un “effet nocébo” ».

Le rapport apporte « la confirmation que les importantes différences entre ancienne et nouvelle formules ne seraient pas dues au “principe actif” lui-même (la lévothyroxine) mais au changement d’excipients et à l’association “mannitol/acide citrique” » et « que cela aurait entraîné une variabilité des dosages en lévothyroxine », note l'association.

Il n’est donc pas possible d’affirmer, comme l’ont toujours fait le laboratoire et l’ANSM, que la nouvelle formulation du Levothyrox est interchangeable avec l’ancienne pour tous les patients.

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Psychomédia avec sources : Le Monde, Le Quotidien du médecin, AFMT.
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