Une substance qui se forme lors de la digestion du sucralose (Splenda), un substitut du sucre, endommage l'ADN, montre une étude publiée en mai 2023 dans le Journal of Toxicology and Environmental Health.

Les chercheurs considèrent ces résultats si inquiétants qu'ils conseillent de cesser de consommer les produits qui en contiennent.

Le sucralose (E955) est vendu sous la marque Splenda et se trouve aussi dans une multitude d'aliments.

Des travaux précédents de l'équipe de recherche ont établi que plusieurs composés liposolubles sont produits dans l'intestin après l'ingestion de sucralose. L'un de ces composés est le sucralose-6-acétate.

« Nos nouveaux travaux établissent que le sucralose-6-acétate est génotoxique », c'est-à-dire qu'il endommage l'ADN, explique Susan Schiffman de l'université d'État de Caroline du Nord. Les chercheurs ont également constaté que des traces de cette substance « peuvent être trouvées dans le sucralose en vente libre, avant même qu'il ne soit consommé et métabolisé ».

« L'Autorité européenne de sécurité des aliments a fixé un seuil de préoccupation toxicologique pour toutes les substances génotoxiques à 0,15 microgramme par personne et par jour », précise la chercheuse.

Or, « nos travaux suggèrent que les traces de sucralose-6-acétate présentes dans une seule boisson quotidienne édulcorée au sucralose dépassent ce seuil. Et cela ne tient même pas compte de la quantité de sucralose-6-acétate produite sous forme de métabolites après la consommation de sucralose ».

Les chercheurs ont exposé in vitro des cellules sanguines humaines au sucralose-6-acétate afin d'examiner les marqueurs de génotoxicité. Ils ont constaté que la substance est effectivement génotoxique.

Ils ont également exposé des tissus intestinaux humains au sucralose et au sucralose-6-acétate. « D'autres études ont montré que le sucralose pouvait nuire à la santé de l'intestin, et nous avons donc voulu voir ce qui se passait à ce niveau », explique la chercheuse.

Ces deux substances provoquaient une « fuite intestinale ». Elles rendaient la paroi de l'intestin plus perméable. « Un intestin qui fuit est problématique, car cela signifie que des substances qui devraient normalement être éliminées de l'organisme par les selles s'échappent de l'intestin et sont absorbées dans la circulation sanguine. »

Les chercheurs ont également examiné l'activité génétique des cellules intestinales. «  Nous avons constaté que les cellules intestinales exposées au sucralose-6-acétate présentaient une activité accrue dans les gènes liés au stress oxydatif, à l'inflammation et à la cancérogénicité ».

« Ces travaux soulèvent de nombreuses inquiétudes quant aux effets potentiels sur la santé du sucralose et de ses métabolites », concluent les chercheurs.

« Il est temps de réexaminer la sécurité et le statut réglementaire du sucralose, car il est de plus en plus évident qu'il présente des risques importants. À tout le moins, j'encourage les gens à éviter les produits qui en contiennent. C'est quelque chose que vous ne devriez pas consommer », conclut la chercheuse.

En mai 2023, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié un avis recommandant d'éviter la consommation d'édulcorants. Même pour les personnes souhaitant perdre du poids, « l’utilisation d’édulcorants non sucrés tels que le sucralose et la stévia pourrait être plus néfaste que bénéfique », considère l'OMS. Des études ont d'ailleurs suggéré que les édulcorants feraient prendre du poids.

Les édulcorants non sucrés les plus courants, liste l'OMS, sont l’acésulfame K, l’aspartame, l’advantame, les cyclamates, le néotame, la saccharine, le sucralose, la stévia et les dérivés de la stévia.

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Psychomédia avec sources : North Carolina State University, Journal of Toxicology and Environmental Health.
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