La dilatation des veines du cou (veinoplastie) n'est pas efficace pour le traitement de la sclérose en plaques (SP), selon une étude pancanadienne dirigée par l’Université de Colombie-Britannique et le Vancouver Coastal Health Research Institute et menée dans quatre grands centres hospitaliers à Vancouver, Montréal, Québec et Winnipeg.

Cette étude, pilotée au Centre Hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) par le Dr Marc Girard montre que le traitement ne réduit pas les symptômes de la SP.

Le communiqué du CHUM précise :

« Pour obtenir les preuves les plus fiables sur le plan scientifique, l'étude regroupait une cohorte de patients qui subissaient une procédure simulée, l'équivalent chirurgical d'un placebo. Tous les 104 participants avaient un cathéter inséré dans leurs veines sténosées, mais seulement 49 d’entre eux ont réellement subi une veinoplastie, soit une dilatation avec l’aide d’un ballonnet au site des sténoses veineuses. Aucun des 104 participants n’était informé s’il avait eu ou non cette dilatation.

Tous ces participants ont été suivis régulièrement durant l’année qui a suivi. Les résultats du groupe de patients ayant reçus la veinoplastie ont été statistiquement identiques à ceux du groupe placebo, tels que mesurés par l'imagerie cérébrale, les évaluations cliniques standardisées de la SP et les questionnaires d’auto-évaluation des patients portant sur des indices reconnus de qualité de vie.

Une seconde partie de cette étude, en voie de complétion, a permis d’offrir la veinoplastie à ceux qui n’en avaient pas encore bénéficié.

Rappelons que depuis 2009 des milliers de personnes souffrant de sclérose en plaques se sont rendues dans des cliniques privées de par le monde pour y recevoir une angioplastie veineuse. Une réaction surtout motivée par l’espoir lié aux travaux du Dr Paolo Zamboni sur le lien pouvant exister entre la sclérose en plaques et la présence d’une diminution du calibre (sténose ou thrombose) au niveau des veines du cou, ces vaisseaux qui servent à faire évacuer le sang du cerveau.

“Nous espérons que ces résultats persuaderont les personnes atteintes de SP de ne pas opter pour la thérapie de libération, qui est une procédure invasive qui comprend des risques de complications, tout en étant coûteuse”, a déclaré le Dr Anthony Traboulsee, professeur agrégé de neurologie et directeur de la clinique de sclérose en plaques au Djavad Mowafaghian Centre for Brain Health. »

Le Dr Girard, neurologue au CHUM, a plusieurs fois appelé publiquement les patients depuis 2009 à la plus grande prudence. (Voyez, sur Psychomédia : IVCC : le collège des médecins du Québec fait le point (2010).)

Les conclusions de cette étude de 5,4 millions de dollars, financée par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), la Société canadienne de la sclérose en plaques et les provinces de la Colombie-Britannique, du Manitoba et du Québec, ont été présentées le 8 mars au congrès annuel de la Society for Interventional Radiology’s. Ces travaux seront publiés sous peu dans une revue scientifique.

Un communiqué de l'Université de Colombie-Britannique (en anglais seulement) fournit plus de détails : Controversial “liberation therapy” fails to treat multiple sclerosis: study.

Voyez les dernières actualités portant sur la thérapie de libération (angioplastie) sur Psychomédia.

Pour plus d'informations sur la sclérose en plaques, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : CHUM.
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