L'horloge biologique serait différente chez les hommes et les femmes, selon une étude publiée dans les Proceeding of the National Academy of Sciences. Des études précédentes ont montré que les femmes ont généralement tendance à se lever et à se coucher plus tôt que les hommes.

Les femmes rapportent également environ 50 % plus d'insomnie que les hommes. La différence au niveau de l'horloge biologique pourrait contribuer à expliquer ces différences dans le sommeil, du moins en ce qui concerne l'insomnie du matin, indiquent les chercheurs.

L'horloge circadienne synchronise l'organisme avec la journée de 24 heures. Elle contrôle notamment le cycle veille-sommeil et influence les systèmes cardiovasculaire, digestif, immunitaire, hormonaux ainsi que les fonctions cognitives.

Jeanne Duffy et Claude Gronfier ont, avec leurs collègues des universités Harvard et de Lyon (Inserm), mené cette étude avec 52 femmes et 105 hommes, âgés de 18 à 74 ans, qui ont passé 8 semaines dans un laboratoire sans fenêtres et sans avoir l'heure, ce qui permettait à chacun de fonctionner selon son rythme circadien naturel sans que ce dernier ne soit ajusté par le jour et la nuit.

La durée moyenne du cycle circadien est très légèrement supérieure à 24 heures chez les hommes et les femmes, indépendamment de l'âge. Mais le cycle des femmes est, en moyenne, plus court de 6 minutes que celui des hommes. Les femmes sont 2,5 fois plus susceptibles d’avoir un rythme circadien de moins de 24 heures. Une femme sur 3 a un cycle plus court que 24 heures. Cette différence s'accumule de jour en jour s'il n'y a pas un ajustement qui se fait au moyen de la lumière.

Le cycle interne est corrigé par le cycle lumière-obscurité. Une personne dont le cycle est plus court que 24 heures, a besoin de lumière dans la soirée pour rester synchronisée avec une journée de 24 heures et elle a besoin d'obscurité (au moyen de rideaux opaques) le matin, indique la chercheuse. Alors qu'une personne qui a un cycle plus long que 24 heures a besoin de lumière le matin et bénéficie de ne pas s'exposer à trop de lumière le soir.

Une étude publiée en janvier dernier indiquait que l'éclairage en soirée affecte l'horloge biologique en diminuant fortement la production de mélatonine (qui aide à induire le sommeil) et peut avoir un impact sur les processus régulés par cette hormone, tels que, notamment, la somnolence, la thermorégulation, la pression artérielle et l'homéostasie du glucose.

Certains problèmes de santé mentale tels que le trouble bipolaire et la dépression pourraient être liés, du moins dans certains cas, au fonctionnement de l'horloge biologique.

Psychomédia avec sources : NPR, Inserm.
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