Une thérapie cognitivo-comportementale automatisée délivrée sur Internet s'est avérée efficace pour le traitement de l'insomnie et l'amélioreration des symptômes qui accompagnent souvent l'insomnie tels que la dépression, l'anxiété et la fatigue, dans une étude publiée dans Journal of Clinical Psychology.

Frances Thorndike et ses collègues de l'Université de Virginie ainsi que Charles Morin de l'Université Laval ont testé le programme SHUTi (Sleep Healthy Using the Internet) développé à l'Université de Virginie, avec 44 personnes souffrant d'insomnie depuis au moins six mois.

Chez les personnes qui suivent la thérapie cognitivo comportementale en personne, de 50 à 60 % obtiennent une rémission et de 20 à 25 % répondent partiellement au traitement.

Le traitement en ligne vise, d'une part, un changement des croyances liées au sommeil, par exemple celle qu'il est nécessaire de dormir 8 heures chaque nuit pour être en forme et en santé, et d'autre part, l'instauration d'habitudes propices au sommeil telles qu'aller se coucher uniquement lorsqu'on se sent fatigué, utiliser le lit exclusivement pour dormir et le sexe, se lever si le sommeil ne vient pas après 20 minutes, se lever à la même heure chaque matin, peu importe le nombre d'heures dormies durant la nuit.

Les participants ont été assignés aléatoirement à un groupe qui recevait le traitement en ligne ou à un groupe témoin.

95% de ceux qui ont suivi le traitement en ligne ont noté une amélioration de leur sommeil et de leur qualité de vie. 90% ont jugé que l'intervention était efficace et estimaient qu'elle leur apporterait des bienfaits durables. Le traitement a aussi eu des effets bénéfiques sur les niveaux de dépression, d'anxiété, de fatigue et de qualité de vie liée à la santé mentale.

Internet ouvrirait ainsi de nouveaux horizons à cette thérapie qui, malgré son efficacité, tarde à faire son chemin en milieu clinique. En effet, les médecins ont tendance à aller au plus court en prescrivant des somnifères et le nombre de psychologues en mesure de fournir ce traitement en personne est limité. "Dans la région de Québec, on peut les compter sur les doigts de la main", estime Charles Morin.

Psychomédia avec sources: Journal of Clinical Psychology, JAMA Psychiatry, Université Laval.
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