La perte de certains neurones peut être une cause des troubles du sommeil plus fréquents avec l'âge, selon une étude publiée dans la revue Brain.

En prenant de l'âge, les gens ont souvent de la difficulté à s'endormir et à rester endormis, et ils ont tendance à se réveiller trop tôt le matin. Chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, ces difficultés ont tendance à être particulièrement prononcées, ce qui conduit souvent à une confusion nocturne et à l'errance.

En moyenne, une personne de 70 ans dort une heure de moins par nuit qu'une personne de 20 ans, indique le neurologue Clifford B. Saper de l'Université de Toronto.

Avec ses collègues, il a montré qu'un groupe de neurones inhibiteurs dont la perte cause des perturbations du sommeil chez l'animal, est moins dense chez les personnes âgées et les personnes ayant l'Alzheimer et que cette perte est liée à des difficultés de sommeil.

Puisque le manque de sommeil favorise notamment les dysfonctions cognitives, l'hypertension, les maladies vasculaires et le diabète, la perte de ces neurones pourrait contribuer au développement de ces maladies.

Ces neurones favorisent le sommeil en désactivant les systèmes d'éveil. Chez des animaux de laboratoire, la perte de ces neurones entraînent une insomnie sévère avec une diminution de 50% du sommeil, le 50% qui reste étant fragmenté et perturbé.

Ces neurones sont situés dans le noyau intermédiaire et utilisent le neurotransmetteur galanine.

Avec ses collègues, le chercheur a analysé les données d'une étude dans laquelle 1000 personnes de plus de 65 ans était suivies depuis 1997. À tous les deux ans, leur sommeil était mesuré au moyen d'un appareil d'actigraphie porté au bras pendant 7 à 10 jours. Ils ont aussi examiné le cerveau de 45 participants, âgés en moyenne de 89 ans.

Moins ces neurones étaient abondants, plus le sommeil était fragmenté. Cet effet était plus prononcé chez les participants atteints de la maladie d'Alzheimer.

Ces résultats, concluent les chercheurs, pourraient conduire au développement de nouveaux traitements pour diminuer les problèmes de sommeil chez les personnes âgées et prévenir le déclin cognitif lié au manque de sommeil chez les personnes atteintes de démence.

Psychomédia avec sources: University of Toronto, Brain,
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