Chez les personnes atteintes du syndrome de fatigue chronique (ou encéphalomyélite myalgique), des cellules immunitaires spécifiques présentent des perturbations dans la façon dont elles produisent l'énergie, selon une étude partiellement financée par les National Institutes of Health (NIH) américains et publiée en décembre dans le Journal of Clinical Investigation.

Qu'est-ce que le syndrome de fatigue chronique ?

« Cette étude nous donne des preuves supplémentaires du rôle du système immunitaire dans le syndrome de fatigue chronique (SFC) et pourrait fournir des indices importants pour aider à comprendre les mécanismes qui sous-tendent cette maladie », soulignent les auteurs.

Le SFC est une maladie grave, chronique et invalidante qui peut causer toute une panoplie de symptômes, dont la douleur, l'épuisement sévère, des déficits cognitifs et le malaise post-exercice, qui est une aggravation des symptômes après une activité physique ou mentale. (Syndrome de fatigue chronique : maladie de l'intolérance systémique à l'effort - nouveaux critères diagnostiques proposés)

Selon les estimations, entre 836 000 et 2,5 millions de personnes aux États-Unis pourraient être touchées par la maladie. On ne connaît pas les causes et il n'existe pas de traitement.

L'étude menée par Alexandra Mandarano et ses collègues dans le laboratoire de Maureen Hanson, professeure de biologie moléculaire et de génétique à l'Université Cornell à Ithaca, a examiné les réactions biochimiques impliquées dans la production d'énergie, ou métabolisme, dans deux types spécifiques de cellules immunitaires obtenues de 45 témoins en santé et de 53 personnes atteintes du SFC.

Les chercheurs se sont concentrés sur les lymphocytes T CD4, qui alertent les autres cellules immunitaires de l'invasion d'agents pathogènes, et sur les lymphocytes T CD8, qui attaquent les cellules infectées. L'équipe de la Dre Hanson a utilisé des méthodes de pointe pour étudier la production d'énergie par les mitochondries à l'intérieur de ces cellules T, lorsqu'elles étaient au repos et après leur activation. Les mitochondries sont des organelles à l'intérieur des cellules qui produisent la majeure partie de l'énergie nécessaire au fonctionnement des cellules.

La Dre Hanson et ses collègues n'ont pas constaté de différences significatives dans la respiration mitochondriale, la principale méthode de production d'énergie de la cellule, entre les cellules saines et celles des personnes atteintes de la maladie au repos ou après leur activation.

Cependant, les résultats suggèrent que la glycolyse, méthode de production d'énergie moins efficace, pourrait être perturbée dans la maladie. Comparativement aux cellules saines, les cellules CD4 et CD8 des personnes atteintes présentaient des taux de glycolyse réduits au repos. De plus, les cellules CD8 des personnes atteintes présentaient des taux de glycolyse plus faibles après activation. (Fatigue chronique et fibromyalgie : une production de mauvaise énergie au cœur des deux syndromes ?)

L'équipe a examiné les associations entre les cytokines, des messagers chimiques qui envoient des instructions d'une cellule à l'autre, et le métabolisme des lymphocytes T. La présence de cytokines qui causent de l'inflammation était en corrélation avec une diminution du métabolisme des lymphocytes T.

Le SFC survient souvent après une maladie infectieuse. Ces résultats peuvent aider à l'expliquer. Par ailleurs, des études précédentes ont aussi montré que l'anomalie de production d'énergie se manifeste dans d'autres types de cellules que les cellules immunitaires.

Pour plus d'informations sur le syndrome de fatigue chronique et plus spécifiquement sur les recherches sur les causes, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : National Institutes of Health, Journal of Clinical Investigation.
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