Une psychothérapie cognitivo-comportementale (TCC) permettrait de modifier le fonctionnement cérébral des personnes atteintes du syndrome de Gilles de la Tourette (SGT), selon une étude québécoise présentée au 1st World Congress on Tourette Syndrome and Tic Disorders à Londres.

La principale caractéristique du syndrome est la présence de tics moteurs et vocaux. Un tic est généralement défini comme un mouvement ou une vocalisation semi-involontaire et sans but précis.

« Il n'existe pas encore d'explication définitive des causes de ce syndrome, mais on sait que les tics sont liés à une mauvaise communication entre l'aire motrice supplémentaire, une région du cortex cérébral, et des régions plus profondes, qu'on appelle les noyaux gris centraux », explique Simon Morand-Beaulieu, étudiant au Département de neurosciences de l'Université de Montréal.

Combinée à la médication, la thérapie cognitivo-comportementale aide, de façon importante, à diminuer les tics. Elle comporte, entre autres, des exercices de relaxation et de discrimination musculaire focalisés sur les muscles associés aux tics.

Avant de débuter la TCC, les participants ont complété une tâche conçue pour susciter une activité cérébrale au niveau des aires motrices supplémentaires. Ils devaient donner une réponse manuelle en fonction de la couleur d'une flèche pointant à droite ou à gauche. Une suractivité des aires motrices supplémentaires et des déficits dans la sélection et la préparation adéquate des mouvements étaient constatés. Suite à la thérapie, les tics avaient diminué significativement et les fonctionnements cérébral et moteur étaient comparables à ceux des participants n'ayant pas le syndrome.

Lors de la tâche, les participants atteints du syndrome avaient également une suractivité des régions frontales lorsqu'ils devaient inhiber un mouvement. Cette suractivité était toujours présente après la thérapie. « Il pourrait s'agir d'un mécanisme adaptatif, qui proviendrait de l'expérience qu'ont les patients à inhiber leurs propres tics. Ils pourraient donc performer aussi bien que les participants sans le syndrome lors d'une tâche demandant du contrôle cognitif, mais cela se ferait au coût d'une plus grande activité du cortex frontal, » explique Marc Lavoie, chercheur à l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal et superviseur de ces travaux de recherche.

« Très bientôt, il sera possible de partager ces données neurophysiologiques avec le psychologue menant la TCC et ainsi corriger ou bonifier le traitement des personnes aux prises avec le syndrome de Gilles de la Tourette », indique le chercheur.

Psychomédia avec source : Université de Montréal.
Tous droits réservés