Fumer en voiture entraîne un taux de pollution par les particules fines (PM2.5) dans l'habitacle qui dépasse considérablement la concentration maximale établie par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la qualité de l'air intérieur, selon une étude écossaise publiée dans Tobacco Control.

Sean Semple de l'Université d'Aberdeen et ses collègues ont suivi 17 personnes, dont 14 fumeurs, sur 104 déplacements d’une durée de 27 minutes en moyenne.

Alors que la valeur seuil de l'OMS est de 25 µg/m3, le taux de particules fines s'élevait en moyenne à 85 µg/m3 pour les trajets fumeurs, soit 10 fois plus que le taux des trajets non-fumeurs (7,4 µg/m3 en moyenne).

Liés à la quantité de cigarettes fumées, les taux atteignaient jusqu'à 385 µg/m3, avec un record à 880 µg/m3. Même avec l’utilisation de la climatisation et l’ouverture des vitres, les concentrations dépassaient toujours la valeur seuil de l’OMS. Dans trois des trajets non fumeurs toutefois, les taux de particules fines dépassaient aussi légèrement la norme OMS.

Les enfants exposés aux niveaux constatés sont particulièrement vulnérables car ils ont une fréquence respiratoire plus grande et un système immunitaire moins développé que les adultes. Ils sont ainsi plus à risque de troubles respiratoires, d'allergies, d'otites et d'asthme.

Les auteurs appellent à une interdiction du tabagisme en voiture lorsque des enfants sont présents. Quelques pays, dont les États-Unis et l'Australie, ont adopté une telle loi. Au Canada, cinq provinces l'ont fait. Le Québec étudie cette possibilité depuis 2009.

Psychomédia avec sources: Radio-Canada, BBC. Tous droits réservés.