À l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, qui se tient le 25 novembre sous l'égide des Nations unies, le premier ministre français, François Fillon, a annoncé que la lutte contre ces violences deviendrait la "grande cause nationale" 2010. Attribué tous les ans, ce label permet de donner une plus grande visibilité à une cause et un coup de main aux associations : pendant un an, la grande cause nationale a droit à la diffusion gratuite de messages sur les radios et les télés publiques.

En 2009, le don d'organes, de sang, de plaquettes et de moëlle osseuse avait été choisi comme "grande cause nationale" alors que la lutte contre violence faite aux femmes s'était vue attribuée le label de "campagne d'intérêt général", ce qui lui avait valu des tarifs préférentiels dans les médias publics.

La secrétaire d'État à la famille a annoncé, ce mercredi 25 novembre l'expérimentation, en France, d'une mesure qui a été mise en œuvre en Espagne cet été : le bracelet électronique pour les conjoints violents. Dès que l'homme s'approche de sa femme ou franchit le périmètre de sécurité qui la protège – son domicile, son travail, l'école des enfants –, le Centre national de surveillance de Madrid peut avertir la police. Quant aux victimes, elles se voient confier un téléphone portable GPS doté d'un bouton d'alarme.

La secrétaire d'État propose également d'étendre les procédures d'éviction du conjoint violent aux pacsés et aux concubins et d'introduire dans le code civil un "référé- protection" qui permettra d'aider sans délai les femmes en danger.

Mme Morano propose enfin d'introduire dans le code pénal un nouveau délit. Inspiré du harcèlement moral, ce texte servira à réprimer les "violences psychologiques" au sein du couple.

La plupart de ces mesures figurent dans la proposition de loi présentée, mercredi, par les députés Danielle Bousquet (PS) et Guy Geoffroy (UMP). La proposition de loi est issue du travail de la mission d'évaluation des politiques de lutte contre les violences faites aux femmes mise en place en décembre 2008. Ce texte propose notamment la création d'une ordonnance de protection des victimes. Celle-ci permettrait à un juge de statuer dans les 24 heures, par exemple sur l'éviction de l'auteur des violences du domicile conjugal ou la garde temporaire des enfants. Il propose aussi un délit de "contrainte au mariage". Les rapporteurs souhaitent que leur texte soit inscrit au début de l'année prochaine dans l'ordre du jour de l'Assemblée nationale.

Psychomédia avec sources:
Le Monde
Le Figaro