Des chercheurs français ont identifié un mécanisme cellulaire à la base des effets bénéfiques du vin rouge pour diminuer le risque de maladies cardiovasculaires. Cette découverte fournit une explication au fameux paradoxe français (il y a moins de maladies cardiovaculaires dans le Sud Ouest de la France malgré une alimentation assez riche en graisses) et ouvre la voie à des thérapeutiques utilisant les polyphénols extraits du vin rouge pour ces pathologies.

Les chercheurs (1) ont découvert que les polyphénols du vin rouge se lient à l'un des récepteurs des hormones œstrogènes situé sur les cellules de la paroi vasculaire, ce qui conduit ces cellules à produire du monoxyde d'azote (NO), un vasodilatateur.
Ce récepteur de l'œstrogène est impliqué dans l'action bénéfique de cette hormone sur la santé cardiaque des femmes avant la ménopause .

Ramaroson Andriantsitohaina et son équipe ont testé chez des souris un polyphénol du vin rouge, la delphinidine, qui est activateur du récepteur, pour vérifier s'il suffisait à déclencher la production de monoxyde d'azote dans les cellules de la paroi vasculaire (cellules endothéliales) et à diminuer ainsi la pression artérielle. La delphinidine provoquait effectivement une baisse de la tension artérielle chez les souris dotées du récepteur à estrogène (ERalpha), mais pas chez celles qui en étaient dépourvues.

Par ailleurs, un médicament anticancéreux (le fulvestrant), inhibiteur de ce récepteur, bloquait toute production de monoxyde d'azote par les cellules vasculaires.

Ces travaux publiés dans la revue PLoS One.

(1) - Ramaroson Andriantsitohaina, Matthieu Chalopin, Angela Tesse et Maria Carmen Martínez de l'unité Inserm-771 - Biologie Neurovasculaire Intégrée Université d’Angers;
- Didier Rognan du laboratoire de Bioinformatique des médicaments, CNRS, Université Louis Pasteur à Strasbourg;
- Jean-François Arnalde l'unité Inserm 858, Université Paul Sabatier à Toulouse.


Psychomédia avec source:
Inserm