Des chercheurs français et américains ont découvert une nouvelle voie de signalisation par laquelle le resvératrol du vin rouge, module l’expression de molécules impliquées dans la réponse inflammatoire et dans la naissance des cancers.

Le resvératrol est un phytophénol synthétisé dans les grains de raisins et retrouvé dans le vin rouge. Sa présence dans le fruit provient d’une réaction de la vigne contre une infection commune due au champignon Botrytis cinerea.

Des études ont montré que le resvératrol agissait sur l’organisme comme un agent préventif des maladies cardiovasculaires ainsi que de certains cancers. Toutefois les mécanismes qui expliqueraient ces propriétés ne sont pas encore élucidés.

Dans la présente étude, publiée dans la revue Carcinogenesis, des chercheurs de l’Inserm, dirigés par Norbert Latruffe, en collaboration avec des chercheurs américains montrent que le resvératrol agit sur des molécules à l'origine d'inflammations et de la naissance de certains cancers.

"Des études épidémiologiques suggèrent que dans 25 % des cas de cancers, la prolifération anarchique des cellules qui est à l'origine de la maladie, est liée à des processus inflammatoires connexes," explique un communiqué de l'Inserm. Certains de ces processus sont liés aux micro-ARN. Selon plusieurs études, l’un d’entre eux (le miR-155) serait lié à la formation de certains cancers comme les leucémies, les cancers du sein ou du poumon."

Les chercheurs ont montré que le resvératrol jouait un rôle important au niveau de l’inflammation en modulant l’expression de deux micro ARN : miR-663 et miR-155. Cette régulation entraine une série de réactions en chaine qui aboutit au contrôle de l’expression de gènes inflammatoires.

D’autres travaux menés par la même équipe et publiés dans la revue Biochemical Pharmacology sur des cellules tumorales d’origine colorectales humaines suggèrent également l’implication du resvératrol dans la modulation de micro ARN.

Cette étudeétude pourrait conduire à démontrer l’intérêt de l’emploi du resvératrol comme agent anti-inflammatoire, dit Norbert Latruffe. "Si, par ailleurs, l’effet du resvératrol (dans le cas du cancer colorectal) se confirme, on pourrait imaginer le tester en clinique comme adjuvant de traitement anti-cancéreux, mais la route est encore longue". Et de rappeler que "malgré les propriétés du resvératrol, boire du vin ne permet pas de traiter les cancers ni l’inflammation."

Psychomédia avec source:
Institut national de la santé et de la recherche scientifique (Inserm)
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