Le ministre français chargé de l'agroalimentaire, Guillaume Garot, a annoncé sur Europe 1 souhaiter signer un "pacte" avec les entreprises alimentaires pour améliorer la qualité nutritionnelle de leurs produits et l'information aux consommateurs. Les négociations devraient commencer dans la première quinzaine du mois de novembre pour un accord attendu courant 2013.

Deux chantiers sont concernés :

Réduire les quantités de sucre, de sel et de graisse dans les produits. Pour Guillaume Garot, les industriels qui affirment déjà alléger leurs produits ne jouent pas vraiment le jeu. Une date butoir et des objectifs chiffrés pourraient être fixés.
Revoir les étiquettes afin que l’information soit plus simple et plus compréhensible. "Aujourd’hui, pour comprendre une étiquette nutritionnelle, il faut être quasiment ingénieur chimiste", commente-t-il.

Un système d'étiquetage tricolore, qui fournit des repères sur la qualité des aliments, est revendiqué depuis plusieurs années par des chercheurs et des groupes de promotion de la santé et de défense des consommateurs. Mais les lobbies alimentaires y font farouchement obstacle. Ils ont obtenu que le nouveau règlement de la Commission européenne concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires, publié en mai dernier après huit années de négociations, n'impose pas ce système. L'étiquetage requis actuellement ne fournit pas de point de référence aux consommateurs pour évaluer les quantités.

En 2010, un rapport de l'ONG hollandaise Corporate Europe Observatory faisait état d'une campagne de 1 milliard d'euros des lobbies de l'agro-alimentaire pour bloquer les avertissements de santé sur les aliments ("A Red Light for Consumer Information – the food industry’s €1-billion campaign to block health warnings on food"). Les lobbies s'opposaient au système d'étiquetage alimentaire "des feux de signalisation".

Quant à la qualité nutritionnelle des aliments, les gouvernements se montrent peu enclins à légiférer. En France, une "Charte d'engagements volontaires des progrès nutritionnels" a été lancée en 2007. Les résultats semblent peu probants. Pour ce qui du sel, par exemple, rapportait Le Figaro en juillet dernier, une "charte d'engagement" volontaire signée par une vingtaine d'industriels a amené ceux de la charcuterie à s'engager à une mince réduction de 5% de la quantité de sel dans leurs produits, lesquels figurent parmi les plus salés.

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