Différents types de bonheur n'ont pas les mêmes effets sur la santé, selon une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

Steven Cole et Barbara Fredrickson des universités de Californie (Los Angeles) et de Caroline du Nord ont étudié, chez 80 personnes en santé, les implications biologiques du bien-être eudémonique (qui provient d'un sentiment de but et de sens dans sa vie) et du bien-être hédonique (qui consiste à se faire plaisir souvent par le biais de la consommation) "à travers la lentille" de l'expression des gènes dans les cellules immunitaires.

Des études ont montré que les cellules immunitaires présentent un changement des profils d'expression (activité) des gènes lors de longues périodes de stress ou d'incertitude. Ce changement est caractérisé par une augmentation de l'expression de gènes impliqués dans l'inflammation (liée à plusieurs maladies lorsque chronique) et une diminution de celle de gènes impliqués dans les réponses antivirales.

Les personnes qui avaient des niveaux élevés de bien-être eudémonique présentaient des profils d'expression des gènes très favorables (faibles niveaux d'inflammation et forte expression antivirale). Alors que celles qui avaient des niveaux élevés de bien-être hédonique avaient un profil défavorable.

Mais, notent les chercheurs, les gens qui avaient des niveaux élevés de bien-être hédonique et celles qui avaient des niveaux élevés de bien-être eudémonique semblaient avoir les mêmes niveaux élevés d'émotions positives. "Faire du bien et se sentir bien ont des effets très différents sur le système immunitaire, même s'ils génèrent des niveaux similaires d'émotions positives", concluent les chercheurs. Le génome humain, disent-ils, "pourrait être plus sensible aux variations qualitatives du bien-être que nos expériences affectives conscientes".

Plusieurs hypothèses peuvent être formulées à partir de ces résultats. L'une d'elle est que le bonheur eudémonique pourrait représenter une meilleure protection contre les effets du stress.

Psychomédia avec sources: UCLA, PNAS. Tous droits réservés