32% des personnes atteintes d'un cancer vivent un niveau de détresse mentale ou émotionnelle qui répond aux critères diagnostiques de troubles mentaux comme l'anxiété, la dépression et les troubles de l'adaptation, selon une étude publiée dans le Journal of Clinical Oncology.

Anja Mehnert de l'Université de Leipzig (Allemagne) et ses collègues ont mené des interviews avec plus de 2,100 personnes (51% de femmes), âgées de 18 à 75 ans, atteintes d'un cancer diagnostiqué depuis 13.5 mois en moyenne. Les cancers du sein (44%,) de la prostate (15%) et colorectal (14%) étaient les plus fréquents.

Les symptômes psychologiques vécus durant les 4 semaines précédentes étaient évalués selon les critères du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV).

Des diagnostics étaient plus fréquemment posés chez les participants atteints du cancer du sein (42%) et des cancers de la tête et du cou (41%), suivis du mélanome malin (39%). Ils étaient moins fréquemment posés chez ceux atteints du cancer de la prostate (22%), de l'estomac (21%), et du pancréas (20%).

Il est surprenant, note la chercheuse, que les personnes traitées pour des cancers plus traitables, comme le cancer du sein, vivent plus de détresse que les celles atteintes de cancers plus difficiles à traiter, comme les cancers de l'estomac et du pancréas. Plus de recherches sont nécessaires pour interpréter ces résultats.

11.5% des participants rencontraient les critères d'un trouble anxieux, 11% d'un trouble de l'adaptation (un syndrome anxio-dépressif qui persiste au moins 4 semaines en réponse à un changement de vie significatif comme le cancer), et 6,5% d'un trouble de l'humeur (tel que la dépression majeure).

Comparativement, il est estimé que 18 à 20% des gens dans la population générale présentent un trouble mental cliniquement significatif (c'est-à-dire répondant à des critères diagnostiques), indiquent les auteurs.

La prévalence de 11,5% de troubles anxieux (tels que la phobie, la panique et l'anxiété généralisée…) est légèrement plus élevée que dans la population générale (9%), alors que la prévalence des autres troubles est similaire à celle de la population générale. Il est probable, estiment les auteurs, que ce soit surtout la prévalence des troubles de l'adaptation (11%), rarement évaluée dans les études au niveau de la population, qui contribue le plus à la prévalence globale de troubles mentaux plus élevée chez les personnes atteintes de cancer.

L'étude était financée par l'organisme German Cancer Aid.

Psychomédia avec source: American Society of Clinical Oncology (ASCO)
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