Si l'on en croit le compte rendu d'un sondage de la firme Ipsos Reid par la Presse canadienne, un travailleur nord-américain sur six souffrirait de dépression.

Cependant, selon les résultats de recherches scientifiques dans le domaine, une personne sur six pourrait souffrir de dépression au cours de sa vie (ce qui serait tout de même plus élevé que ce que les recherches scientifiques rapportent) et non pas au moment du sondage. Il y a ainsi sans doute erreur dans le compte-rendu du sondage.

Quatorze pour cent des Canadiens et 20 pour cent des Américains déclarent, dans ce sondage, avoir reçu un diagnostic médical de dépression (au cours de leur vie, selon ce que nous en comprenons). Par contre, indépendamment d'un diagnostic, 22 pour cent des Canadiens et 21 pour cent des Américains pensent souffrir de dépression.

Le sondage confirme également, ce qui est déjà connu, que "les femmes souffrent de dépression dans une plus forte proportion que les hommes, et que la maladie est plus courante chez les gens ayant des revenus moins élevés ou un niveau de scolarité plus bas."

"Le sondage démontre également, rapporte la Presse canadienne, que la maladie est généralement bien comprise dans la population, avec 90 pour cent des répondants croyant qu'elle est créée par un déséquilibre chimique dans le cerveau." (Est-ce vraiment la seule cause? Et si le déséquilibre chimique était une conséquence des modes de vie, des problèmes relationnels, des valeurs qui motivent les choix? ... NDLR)

"À la suite de la parution de ce rapport, le Canada et les États-Unis ont convenu de tenir un forum sur la santé mentale, a annoncé l'ambassadeur canadien Michael Wilson."

Le forum qui devrait débuter à l'automne prochain, par une conférence devant avoir lieu à Ottawa, et rassembler des scientifiques et des dirigeants d'entreprises, aurait pour objectif principal de faire augmenter le financement de la recherche sur les maladies mentales au cours des 10 prochaines années.

"Bill Wilkerson, qui sera le co-commissaire du forum, a déclaré que les récentes avancées médicales faisaient en sorte que des "stratégies de guérison" n'étaient maintenant plus un rêve invraisemblable." (Ah oui ... bien sûr ... le déséquilibre chimique ... NDLR)

Le sondage téléphonique a été mené les 31 janvier et 1er février auprès de 1000 Canadiens et de 1000 Américains.

Une recherche de Statistiques Canada publiée en janvier 2007 montrait qu'au cours de l'année 2002, près de 4% des travailleurs auraient connu un épisode de dépression (moins que 1 sur 25) au cours des douze derniers mois précédant l'enquête. Voilà qui est loin du 1 sur 6 (sur les 12 derniers mois, au cours de la vie?)

Une enquête réalisée en 2001-2002, auprès de 43 000 personnes âgées de 18 ans et plus par le National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism (NIAAA), indiquait que 5.28% (1 sur 20) des adultes américains ont vécu une dépression majeure au cours des douze mois précédant le sondage et que 13.2% (environ 1 sur 8) ont vécu un tel épisode au cours de leur vie.

En France, selon une enquête de l'Inpes impliquant 16 883 personnes, 7,8 % (1 sur 12) des personnes interrogées ont présenté un "épisode dépressif caractérisé" au cours des douze derniers mois.

Par ailleurs, en France toujours, une analyse de la Dress portant sur trois enquêtes réalisées respectivement en collaboration respectivement avec l'OMS, l'Insee et l'Inpes, montrait que les chômeurs sont entre 1,4 et 2,1 fois plus susceptibles de vivre un épisode dépressif que les gens actifs occupés.

Sources:
Matinternet, 15 février 2007.
www.statcan.ca/Daily/Francais/070112/q070112a.htm

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