Alors que des travaux précédents ont montré que les personnes atteintes de dépression majeure pourraient être jusqu'à deux fois plus susceptibles d’être victimes d’un infarctus du myocarde, une récente étude canadienne, publiée dans la revue Psychophysiology, montre un facteur possible de ce risque accru.

"Deux théories opposées ont été avancées pour expliquer le lien entre dépression et maladie cardiovasculaire", explique Jennifer Gordon de l’Université McGill, coauteure.

"La première suppose que les sujets déprimés prennent moins soin de leur santé, ce qui favoriserait l’apparition de problèmes cardiaques. L’autre théorie est physiologique et tient à un dysfonctionnement de la réaction de stress appelée réaction de combat ou de fuite."

Mme Gordon et Simon Bacon de l'Université Concordia ont, avec des collègues, mené cette étude avec 886 participants, âgés en moyenne de 60 ans, dont 5 % avaient reçu un diagnostic de dépression majeure. Les participants se sont prêtés à une épreuve d’effort suivie de la mesure de leur fréquence cardiaque et de leur pression artérielle.

Il fallait plus de temps aux personnes déprimées pour retrouver une fréquence cardiaque normale. Ce temps plus long de récupération est révélateur d’un dysfonctionnement de la réaction de stress, lequel peut contribuer à augmenter le risque de maladies cardiaques, estiment les chercheurs. Ces résultats soutiennent l'hypothèse d'une explication physiologique du lien entre dépression et maladies cardiaques.

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