Corinne Lepage (députée européenne) a fait adopter un amendement au règlement concernant l'information des consommateurs sur les denrées alimentaires rendant obligatoire la mention "contient de l'aspartame (source de phénylalanine et pourrait ne pas convenir aux femmes enceintes)" sur les produits qui contiennent de l'aspartame. Cet amendement a été adopté mardi par la commission environnement, santé publique et sécurité alimentaire du Parlement.

Le règlement, voté le 19 avril, prévoit que les étiquettes des denrées alimentaires mentionnent obligatoirement des informations nutritionnelles, dont les acides gras trans artificiels et le pays d'origine.

La députée se félicite de la prise en compte par le Parlement européen du principe de précaution : "Nous innovons puisque c'est la première fois que l'on tire les conséquences de l'incertitude scientifique quant à l'impact négatif de l'aspartame pour les femmes enceintes, une vraie victoire pour les consommateurs, et une belle façon de répondre à l'inertie de l'EFSA, de la Commission européenne et des États membres dans ce domaine !"

Ce n'est pas pour demain que les femmes enceintes seront mises en garde par l'étiquetage. Le texte doit par la suite être voté en séance plénière et obtenir l'accord du Conseil des Ministres. Une fois la législation adoptée, le secteur alimentaire disposera de trois ans pour s'adapter aux règles. Deux années supplémentaires seront accordées pour appliquer les règles.

  • Rappelons qu'une étude danoise menée avec près de 60 000 femmes enceintes, publiée dans l'American Journal of Clinical Nutrition en janvier dernier, montrait que la consommation d'un soda light sucré avec édulcorant augmentait le risque de naissance prématurée de 27 %, 2 à 3 soda par jour, augmentait le risque de 35 % et plus de 4 chaque jour, de 78 %.

  • Après examen de cette étude ainsi qu'une autre portant sur une augmentation possible du risque de cancer, l’Agence Européenne de la Sécurité Alimentaire (EFSA) a maintenu sa position sur l'innocuité des édulcorants. Position dont le Réseau Environnement Santé (RES) et Générations Futures notamment ont dénoncé l'incohérence.

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