Selon les directions publiques (DSP) du Québec, il faut imposer de sérieuses mesures de protection autour des projets d'implantation de salons de jeu attenants à des hippodromes. Les 18 DSP de la province se sont jointes aujourd'hui pour émettre un avis public concernant ces projets. Ces salons - regroupant un nombre important d'appareils de loterie vidéo (ALV) - sont prévus dans les régions de Québec, de la Mauricie, de Laval et des Laurentides.
Trois d'entre eux seront couplés à un hippodrome pour constituer ce que Loto-Québec appelle des Ludoplex.

Le regroupement de ces deux formes de jeux, selon les DSP, qui sont considérés comme les plus dangereux dans la littérature scientifique, risque de développer un problème de jeu pathologique. Comme rapporté par Le Devoir, selon une recherche parue en 2002, chez les seuls joueurs d'appareils de loterie vidéo (ALV), 13% seraient concernés par le jeu pathologique.

Les salons de jeux qui seront installés dans des zones densément peuplées, facilement accessibles et, dans trois cas, socioéconomiquement défavorisées, constituent une augmentation de l'accessibilité de ces appareils et, conséquemment, un risque accru pour la santé publique, estiment les DSP.

Ils émettent des recommandations concernant la mise en place de ces quatre salons de jeux (limitant notamment l'accessibilité et la dangerosité, renforçant la prévention) et demande un moratoire sur toute augmentation supplémentaire de l'offre de jeu jusqu'à ce qu'une politique québécoise sur les jeux de hasard et d'argent, faisant suite à une consultation publique, ait été mise en place.

Selon les critères du DSM-IV, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, généralement utilisés en Amérique du Nord, le diagnostic de jeu pathologique est porté lorsque :

A. Il y a une pratique inadaptée, persistante et répétée du jeu, comme en témoignent au moins cinq des manifestations suivantes:

(1) préoccupation par le jeu
(2) besoin de jouer avec des sommes d'argent croissantes pour atteindre l'état d'excitation désiré
(3) efforts répétés mais infructueux pour contrôler, réduire ou arrêter la pratique du jeu
(4) agitation ou irritabilité lors des tentatives de réduction ou d'arrêt de la pratique du jeu
(5) joue pour échapper aux difficultés ou pour soulager une humeur dysphorique (p. ex., des sentiments d'impuissance, de culpabilité, d'anxiété, de dépression)
(6) après avoir perdu de l'argent au jeu, retourne souvent jouer un autre jour pour recouvrer ses pertes
(7) ment à sa famille, à son thérapeute ou à d'autres pour dissimuler l'ampleur réelle de ses habitudes de jeu
(8) commet des actes illégaux pour financer la pratique du jeu
(9) met en danger ou perd une relation affective importante, un emploi ou des possibilités d'étude ou de carrière à cause du jeu
(10) compte sur les autres pour obtenir de l'argent et se sortir de situations financières désespérées dues au jeu

B. La pratique du jeu n'est pas mieux expliquée par un épisode maniaque (d'une maniaco-dépression)

Sources:
- Le Devoir, 16 février 2007
- Gouv. du Québec (Communiqués de presse), 20 février 2007
- American Psychiatric association, DSM-IV, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Traduction française, Paris, Masson, 1996.

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