Certaines zones du cerveau commencent à s'atrophier jusqu'à dix ans avant qu'un diagnostic de la maladie d'Alzheimer ne soit établi, selon une étude américaine publiée dans la revue Neurology.

Bradford Dickerson et ses collègues de l'Université de Harvard ont mesuré, au moyen de l'imagerie par résonance magnétique (IRM), des zones du cerveau généralement affectées par la maladie d'Alzheimer chez 64 personnes en santé, âgées en moyenne de 75 ans, qui ne présentaient ni problème de mémoire, ni symptômes de démence. Ces participants ont ensuite été suivis sur une période allant de 7 à 11 ans.

Dans le groupe de 11 personnes qui avaient les cortex les plus minces, 55 % ont développé la maladie alors qu'aucune de celles du groupe de 9 personnes dont les cortex étaient les plus volumineux ne l'ont développée. Dans le groupe dont l'épaisseur était moyenne, 20 % l'ont développée.

Ces résultats sont préliminaires, commentent les chercheurs, mais pourraient contribuer au développement d'outils permettant de déterminer quelles sont les personnes qui présentent le plus grand risque de développer la maladie.

  • Plusieurs équipes de recherche visent à mettre au point des méthodes basées sur des marqueurs biologiques pour le diagnostic de la maladie d'Alzheimer. Plusieurs travaillent notamment au développement de tests sanguins. Jusqu'à maintenant toutefois, ces derniers offrent une moins grande précision que la neuro-imagerie (IRM ou PET scan) et l'analyse du liquide céphalorachidien qui constituent des examens très coûteux ne pouvant être mis à la disposition à grande échelle. Et ce, d'autant plus qu'aucun médicament à l'heure actuelle ne peut faire régresser la maladie.

  • En janvier dernier, un comité d'experts de la Food and Drug Administration (FDA), l'autorité américaine du médicament, a recommandé l'approbation d'un biomarqueur du laboratoire Eli Lilly pour diagnostiquer la maladie par imagerie. Le produit est un pigment radioactif, injectable, qui se lie aux plaques amyloïdes du cerveau caractéristiques de la maladie. Il fait ainsi ressortir ces plaques sur les images par tomographie par émission de positrons (PET). Mais, entre autres difficultés, alors que toutes les personnes atteintes de la maladie ont une accumulation de plaques amyloïdes, toutes celles qui ont ces plaques n'ont pas la maladie.

Bloomberg, Radio-Canada
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