La consommation chronique de médicaments sédatifs, anxiolytiques (tranquillisants) et hypnotiques (somnifères), favoriserait le développement de la maladie d'Alzheimer, selon les premiers résultats d'une étude française dont Sciences et Avenir (édition en vente jeudi 29 septembre) révèle les résultats.

Chaque année 16 000 à 31 000 cas d'Alzheimer en France seraient attribuables à ces médicaments de la classe des benzodiazépines ou apparentés et leurs génériques : Valium (diazépam), Témesta (ou Ativan, lorazépam), Xanax (alprazolam), Lexomil (bromazépam), Stilnox (ou Ambien, zolpidem), Mogadon (nitrazépam), Tranxène (clorazépate dipotassique) et autres.

L'étude a été menée par l'équipe du Pr Bernard Bégaud de l'Inserm/Université de Bordeaux avec 3777 personnes de 65 ans et plus qui ont pris ou non des benzodiazépines pendant 2 à plus de 10 ans. Ces médicaments étaient liés à un risque accru de 20 à 50% de maladie d'Alzheimer.

La consommation en France de ces médicaments est 5 à 10 fois plus élevée que dans les autres pays européens. Selon certaines études, un Français sur 4 serait consommateur d’anxiolytiques et 1 sur 3 chez les plus de 65 ans; une consommation "délirante", commente le chercheur.

Les mécanismes cérébraux pouvant expliquer ce lien ne sont pas connus.

Depuis plusieurs années, le chercheur alerte les autorités de santé (dirigeants de l’Afssaps et Direction générale de la santé) sur cette question, "mais personne n’y prête attention", a-t-il précisé à Sciences et Avenir.

Le chercheur appelle, au minimum, au respect des règles en ce qui concerne la durée des traitements de l'insomnie et de l'anxiété avec ces médicaments (2 semaines pour les hypnotiques et 12 semaines pour les anxiolytiques) ainsi qu'à une meilleure information des médecins.

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