Un médicament couramment utilisé contre l'hypertension, testé sur des souris de laboratoire, donne l'espoir qu'il deviendra possible de ralentir et même stopper l'évolution de la maladie de Parkinson.

L'isradipine "rajeunit" les cellules à dopamine dont la mort cause la maladie selon la recherche américaine publiée dans la revue Nature.

Il s'agit du premier progrès majeur dans le traitement du Parkinson en trente ans", considèrent les auteurs de la recherche qui planifient des essais sur des volontaires humains.

La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neuro-dégénérative, derrière la maladie d'Alzheimer. Elle est liée à la destruction progressive de certaines cellules du cerveau produisant de la dopamine. Elle est caractérisée par un tremblement, une rigidité, une lenteur des mouvements (akinésie) et une instabilité posturale. Une démence survient chez 20% à 60% des gens atteints de la maladie et est plus fréquente chez ceux qui sont plus âgés ou ceux dont la maladie est plus grave ou plus avancée.

La maladie touche 1% à 2% des plus de 65 ans et 3% à 4% des plus de 75 ans. En France, 100.000 personnes en sont atteintes.

"Si l'isradipine permettait de doubler ou tripler la période efficace de la L-dopa", médicament actuellement utilisé (qui se transforme en dopamine dans le cerveau) dont les effets s'amenuisent avec le temps, "ce serait une grande avancée", estime le professeur James Surmeier de l'Université d'Illinois (Chicago) responsable de l'étude.

Les chercheurs ont découvert qu'à l'âge adulte, des neurones à dopamine dépendaient de plus en plus des ions calcium (plutôt que sodium) pour produire des signaux électriques, une dépendance coûteuse en énergie et qui les exposeraient à un stress répété.

L'isradipine, faisant partie de la famille des "inhibiteurs calciques", bloque les canaux de passage du calcium situés à la surface des cellules nerveuses. Quelques heures après son administration, les neurones se remettent à utiliser le sodium comme de jeunes neurones.

Les résultats de cette recherche sont supportés par une recherche ayant déjà montré que les gens prenant l'isradipine pour l'hypertension ont un risque réduit de 30% à 50% de développer la maladie de Parkinson (avec des doses inférieures à celles de la présente recherche).

Psychomédia avec source: New Scientist