Les critiques des pratiques de prescription de médicaments des médecins se multiplient en France (voir liens plus bas).

L'UFC-Que choisir a poursuivi ses analyses des pratiques de prescription de différentes classes de médicaments. En septembre 2007, l'association avait dénoncé le gaspillage lié aux surprescriptions d'antiulcéreux, d'anti-inflammatoires non stéroïdiens et d'antihypertenseurs.

Elle dénonce "l'irrationalité des prescriptions de médicaments en ville". "Les médecins ne prescrivent pas toujours les médicaments les moins chers, voire même les plus efficaces" affirme-t-elle.

Elle vient de rendre publique une analyse des prescritions d'antiagrégants plaquettaires (anticoagulants) utilisés pour la prévention ou les suites d'accidents cardio-vasculaires.

Elle y dénonce la surprescription du Plavix (clopidogrel) qui est responsable de la forte progression des dépenses (+88% de 2002 à 2006) dans cette classe de médicaments.

Dans un nombre important de cas, l'aspirine à faible dose, 27 fois moins chère, devrait être substituée au Plavix, selon l'association.

Sur cinq classes de médicaments qui représentent 14 % des prescriptions de ville, 1 milliard d'euros aurait pu être économisé entre 2002 et 2006 selon l'association, soit "200 millions par an".

L'association met en cause l'influence des laboratoires pharmaceutiques sur les médecins.

Tout comme la Cour des comptes et l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS), elle pointe du doigt le fait que l'information des médecins est sourtout façonnée par les nombreux visiteurs médicaux (représentants des compagnies pharmaceutiques).

"On compte en France un visiteur médical pour neuf médecins libéraux, soit deux fois plus qu'en Angleterre et en Allemagne et quatre fois plus qu'aux Pays-Bas", affirme l'association.

L'UFC propose notamment de remplacer les visiteurs médicaux privés par 1 700 fonctionnaires gérés par la Haute Autorité de santé (HAS) et financés par une taxe sur le marketing des laboratoires.

L'influence des labos sur les médecins n'est pas dénoncée qu'en France. Par exemple, aux États-Unis, les relations entre compagnies pharmaceutiques et psychiatres sont critiqués, particulièrement en lien avec la montée fulgurante des prescriptions d'antipsychotiques atypiques. Le manque de connaissances de la part des médecins des effets secondaires relativement fréquents de médicaments couramment prescrits (comme les statines) est aussi notamment mis en lien avec l'influence des labos.

En médecine, comme dans d'autres domaines, les consommateurs ont intérêt à s'informer, à poser des questions et à être vigilants.

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