Les bouffées de chaleur de la ménopause pourraient être causées par une anomalie de la fonction des vaisseaux sanguins et des médicaments qui agissent sur le neurotransmetteur sérotonine pourraient contribuer à normaliser leur fonctionnement, suggère une étude britannique financée par l'organisme Wellbeing of Women affilié au Royal College of Obstetricians and Gynaecologists.

Normalement, si la température du corps augmente, les vaisseaux sanguins sous-cutanés se dilatent pour perdre de la chaleur, ce qui entraîne une rougeur de la peau et la transpiration.

Chez les femmes qui ont des bouffées de chaleur, cette réaction peut survenir à la moindre provocation ou, apparemment, sans aucune raison.

Mary Ann Lumsden de l'Université de Glasgow et ses collègues ont comparé le fonctionnement des vaisseaux sanguins chez des femmes ménopausées avec et sans bouffées de chaleur.

L'hypothèse qui prévaut actuellement est que les bouffées de chaleur sont causées par une action cérébrale en réponse à une température élevée qui envoie des signaux au corps déclenchant la dilatation des vaisseaux sanguins et la transpiration. La présente étude suggère qu'une anomalie des vaisseaux sanguins eux-mêmes pourrait aussi contribuer au phénomène. Les vaisseaux sanguins des femmes ayant des bouffées de chaleur répondaient beaucoup plus facilement. L'étude montre aussi que les femmes qui ont des bouffées de chaleur présentent aussi plus de facteurs de risque de maladie cardiaque.

Les chercheurs ont testé, avec 134 femmes divisées en groupes prenant l'antidépresseur venlafaxine (Effexor) qui agit sur la sérotonine (présente dans le cerveau et dans les vaisseaux sanguins), l'antihypertenseur clonidine (Catapressan, Dixarit) qui agit sur le contrôle cérébral de la tension artérielle, des hormones de substitution ou aucun traitement.

Le traitement hormonal était le plus efficace avec 75% des participantes rapportant une amélioration. Suivaient l'Effexor avec une amélioration chez 60% des participantes et la Clonidine chez 40%. La sérotonine a ainsi un impact sur la fonction des vaisseaux sanguins concluent les chercheurs et son action devrait être étudiée davantage. L'arrêt soudain de l'Effexor peut toutefois, notent les chercheurs, être accompagné le symptômes de sevrage incluant l'anxiété, une humeur dépressive, l'insomnie et les nausées.

Les résultats de cette étude menée auprès d'un petit échantillon demeurent à confirmer par des études ultérieures.

À noter que le niveau d'amélioration ne devait pas être très important puisqu'il n'est pas mentionné. Une étude publiée en 2010 avait montré que l'antidépresseur Celexa (citalopram) amenait une réduction de 46% des bouffées de chaleur comparativement à un placebo (produit inactif) qui amenait une réduction de 23%, ce qui laisse 23% de réduction imputable au médicament. Des études ont aussi déjà montré une efficacité d'autres antidépresseurs de la classe des inhibiteurs sélectifs de la recapture de sérotonine (ISRS) (à laquelle appartient le Celexa), dont le Deroxat ou Paxil (paroxétine) et le Prozac (fluoxétine).

Une étude, publiée en février dernier, dans laquelle étaient analysées des données concernant 60 000 femmes ménopausées, n'avait pas montré de risque accru de crise cardiaque et d'accident vasculaire cérébral chez les femmes ayant des bouffées de chaleur sauf chez celles dont ces symptômes étaient apparus beaucoup plus tardivement.

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