L’Association canadienne des médecins vétérinaires (ACMV) a annoncé, dans un communiqué, avoir révisé son énoncé de position sur le dégriffage des chats domestiques « afin de clairement s’y opposer ».

Le dégriffage est une « amputation partielle des doigts » qui consiste en « l’enlèvement chirurgical de la troisième phalange de chaque doigt ». Il « est généralement réalisé pour la commodité du propriétaire afin d’éliminer la capacité d’un chat de causer des dommages lorsqu’il fait ses griffes. »

La chirurgie vise habituellement les pattes avant, mais parfois les quatre pattes.

« L’amputation chirurgicale de la troisième phalange de chaque doigt modifie l’expression des comportements normaux des chats, cause une douleur aiguë à court terme qui est évitable et présente le potentiel de causer de la douleur chronique et des conséquences orthopédiques négatives à long terme. » La troisième phalange étant enlevée, les chats doivent appuyer leur poids sur la deuxième phalange.

L’ACMV considère que cette pratique « est inacceptable du point de vue éthique lorsqu’elle est réalisée sans une éducation complète des clients, qui comprend un examen approfondi des solutions de remplacement offertes, car la chirurgie présente le potentiel de causer de la douleur inutile et évitable et il existe des solutions de remplacement ».

Les dégriffages non thérapeutiques sont d'ailleurs interdits dans plusieurs pays dont l’Irlande, l’Angleterre et l’Australie.

« La tendinectomie n’est pas une solution de remplacement acceptable », précise l'association, « car elle cause une douleur post-chirurgicale semblable et elle pourrait entraîner des complications accrues si les griffes ne sont pas bien entretenues. »

L'association propose les stratégies alternatives suivantes que les vétérinaires peuvent aider à mettre en application :

  1. des poteaux à griffer et d’autres matériaux pour faire les griffes ;

  2. des vaporisateurs de phéromones félines pour rediriger le chat vers des matériaux de griffage plus souhaitables ;

  3. du ruban à double face pour décourager les chats de faire leurs griffes sur les rebords des meubles ;

  4. une coupe régulière des ongles (recommandée toutes les deux semaines) ;

  5. des protecteurs artificiels pour les ongles ;

  6. un enrichissement du milieu et des jeux quotidiens appropriés pour réduire l’agression féline ;

  7. l’évitement du jeu avec les mains et les pieds, qui pourrait porter le chat à considérer ces parties du corps humain comme des proies ;

  8. l’application des principes de base du renforcement du comportement désiré, y compris l’utilisation de l’herbe à chat, des gâteries et des compliments verbaux.

Compte tenu de l’absence actuelle d’une interdiction prescrite par la loi au Canada, l’ACMV, même si elle s’oppose à au dégriffage, « appuie les mesures prises par les organismes provinciaux de réglementation de la médecine vétérinaire qui exigent que les médecins vétérinaires, au minimum, fournissent aux clients des renseignements suffisants concernant la chirurgie d’APD, les effets secondaires potentiels et des solutions de remplacement afin de permettre aux propriétaires de donner leur consentement éclairé ».

Les médecins vétérinaires ont aussi le droit de refuser de réaliser cette chirurgie. Si les solutions de remplacement ne réussissent pas à éliminer les comportements des chats qui font leurs griffes, ils ont le droit et la responsabilité de s’appuyer sur leur jugement professionnel pour régler la situation d’une manière non cruelle et éthique.

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Psychomédia avec source : ACMV.
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