Des chercheurs de l'Université de Bordeaux ont montré qu’il était possible d’utiliser des humains virtuels pour diagnostiquer des troubles mentaux, tels que la dépression.

Des études récentes, rapporte le communiqué de l'Université, ont montré que les agents conversationnels de type Siri d’Apple, Google now… « répondent mal aux questions ayant trait à la maladie ou à la souffrance psychique ».

Les réponses aux questions concernant la santé sont limitées et ne correspondent pas aux attentes des patients, rapporte-t-il. Un autre problème est le faible pouvoir empathique d’agents vocaux dépourvus d’interactions physiques (émotions faciales, etc.).

Pierre Philip et ses collègues (1) du laboratoire Sanpsy (sommeil - addiction - neuropsychiatrie / CNRS - Université de Bordeaux) ont créé un « agent conversationnel animé, ou humain virtuel, capable de conduire un entretien interactif intelligent pour diagnostiquer des troubles dépressifs ».

L'entretien est construit à partir des critères diagnostiques médicaux du DSM-5, « enrichi par des tournures de phrases et des interactions gestuelles et faciales ».

Une étude, menée avec 179 patients venus en consultation externe, publiée dans la revue Nature, Scientific Reports, a permis de tester la performance de diagnostic pour le trouble dépressif caractérisé (aussi appelé dépression majeure).

Résultats : la capacité diagnostique de cet outil augmentait en fonction du niveau de sévérité des symptômes dépressifs et l'acceptabilité par les patients de cet humain virtuel féminin prénommée « Julia » a été bonne.

« Les chercheurs ont pu montrer que ces outils fonctionnent et qu’ils sont prometteurs pour mener des entretiens cliniques standardisés en soutien des
consultations prodiguées par les médecins et personnels soignants.
 »

« L’enjeu n’est donc pas de remplacer le médecin mais d’assister ce dernier pour diagnostiquer plus rapidement des patients non identifiés comme dépressifs et possiblement dans le futur d’assurer un suivi médical de qualité au domicile du patient. Cette recherche s’inscrit dans une idée d’hôpital numérique, qui assurera un continuum de prise en charge des services hospitaliers jusqu’au domicile des patients afin d’augmenter l’autonomie de ces derniers. »

Psychologue virtuelle pour le dépistage : réactions positives des utilisateurs - 2014 (vidéo)

Pour d'autres informations sur les agents conversationnels et les robots sociaux ainsi que sur la dépression, voyez les liens plus bas.

(1) Jean-Arthur Micoulaud-Franchi, Patricia Sagaspe, Etienne De Sevin, Jérôme Olive, Stéphanie Bioulac & Alain Sauteraud.

Psychomédia avec sources : Université de Bordeaux, Scientific Reports.
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