Les personnes qui souffrent d’insomnie ou de fatigue diurne et celles qui prennent des somnifères courent un plus grand risque d’être impliquées dans des accidents de la route, selon une étude publiée dans la revue Sleep.

Le psychologue Charles Morin et ses collègues (1) de l’Université Laval (Québec) et de l’Université de Bordeaux (France) ont suivi 3400 personnes au Canada pendant 5 ans.

Au début de l'étude, les participants ont répondu à des questions sur leur sommeil et indiqué si, dans les 6 mois précédents, ils avaient été impliqués dans une collision alors qu’ils étaient au volant. Ils ont aussi estimé, sur une échelle de 0 à 100, dans quelle mesure l’accident était attribuable à l’insomnie ou à ses répercussions diurnes, soit la fatigue ou les problèmes d'attention.

Le même exercice a été répété 6 mois et 12 mois après le début de l’étude, ainsi que tous les ans par la suite.

Au total, 456 accidents sont survenus pendant l’étude. Les analyses montrent que :

  • l’insomnie et la fatigue diurne étaient associées à une augmentation du risque d’accident de 20 % et de 21 % respectivement ;

  • la prise occasionnelle ou régulière de somnifères au cours de la dernière année était associée à une hausse de 50 % du risque d’accident ;

  • la prise régulière de somnifères – au moins 3 fois par semaine – pendant le dernier mois est associée à un risque d’accident 58 % plus élevé ;

  • le groupe le plus à risque est celui des femmes de 18 à 29 ans qui font de l'insomnie (80 % plus élevé) ou qui souffrent de fatigue diurne (142 % plus élevé).

Selon les participants, le manque de sommeil aurait joué un rôle dans près de 40 % des accidents.

« Il faut sensibiliser les gens au risque qu'ils courent et qu'ils font courir aux autres lorsqu'ils prennent le volant alors qu'ils sont fatigués », souligne Charles Morin, de l’École de psychologie de l'Université Laval et du Centre de recherche CERVO. « La bonne volonté ne suffit pas. Si l'envie de dormir se manifeste pendant que vous êtes au volant, la solution n'est pas de baisser les fenêtres ou de monter le volume de la radio. Il faut s'arrêter dans un endroit sécuritaire et faire un somme. »

Pour plus d'informations sur l'insomnie, voyez les liens plus bas.

(1) Hans Ivers, Chantal Mérette, Mélanie LeBlanc et Josée Savard, de l’Université Laval, et Elemarije Altena et Pierre Philip, de l’Université de Bordeaux.

Psychomédia avec sources : Université Laval, Sleep.
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