Plusieurs médicaments qui interagissent avec les somnifères et les tranquillisants (anxiolytiques), des médicaments de la classe des benzodiazépines, augmentent leurs effets secondaires alors que d’autres diminuent leur efficacité, rappelle l'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir.

« Il existe une vingtaine de benzodiazépines en France, reconnaissables à leur suffixe le plus souvent en “–azépam” ou “–azolam” : bromazépam (Lexomil et génériques), diazépam (Valium), lorazépam (Témesta), lormétazépam (Noctamide), oxazépam (Seresta), prazépam (Lysanxia), alprazolam (Xanax), estazolam (Nuctalon), clorazépate (Tranxène)… ainsi que le zopiclone (Imovane) et le zolpidem (Stilnox), somnifères apparentés aux benzodiazépines. » (Liste des benzodiazépines commercialisées en France)

Ces médicaments peuvent avoir plusieurs effets secondaires, notamment : « des somnolences, des troubles de la concentration et de la mémoire, une confusion, des chutes chez les personnes âgées, des troubles de la déglutition et des fausses routes ». Un syndrome de sevrage peut aussi apparaître à l'arrêt.

Somnifères et calmants : 2 semaines peuvent suffire pour devenir dépendant (vaste campagne belge, 2018)

Médicaments pouvant augmenter les effets indésirables des benzodiazépines

« Pour le Valium, le Xanax, le Nuctalon, l’Imovane et le Stilnox, ces effets sont documentés (cela est peut-être aussi le cas avec d’autres benzodiazépines). La liste des médicaments concernés est longue » :

  • « des médicaments cardio­vasculaires (amiodarone, diltiazem, dronédarone, ticagrélor, vérapamil) ;
  • des antibiotiques (azithromycine, clarithromycine, roxithromycine...) ;
  • des antifongiques (fluconazole, itraconazole, kétoconazole...) ;
  • un antiulcéreux (cimétidine) ;
  • des antiviraux utilisés dans le traitement de l’hépatite C (bocéprévir, siméprévir) et des antirétroviraux ;
  • des antiépileptiques (lacosamide, stiripentol) ;
  • certaines chimiothérapies anticancéreuses. »

Pour le Témesta, le Noctamide et le Seresta :

  • « des antibiotiques (clarithromycine, érythromycine) ;
  • un antigoutteux (probénécide) ;
  • des antifongiques (fluconazole, kétoconazole) ;
  • des hypolipémiants (ézétimibe, gemfibrozil) ;
  • des anti-inflammatoires (acide méfénamique, acide niflumique, indométacine, naproxène) ;
  • certains antiviraux. »

Pour le Valium :

  • « des antidépresseurs (fluoxétine, fluvoxamine, moclobémide) ;
  • un médicament de prévention des thromboses (ticlopidine) ;
  • des antiulcéreux ou médicaments du reflux gastro-œsophagien (cimétidine, ésoméprazole, lanso­prazole, oméprazole) ;
  • un antibiotique (ciprofloxacine). »

Médicaments pouvant diminuer l'efficacité des benzodiazépines

Des médicaments augmentent le métabolisme des benzodiazépines et peuvent ainsi diminuer leur efficacité :

  • « les antiépileptiques (carbamazépine, lacosamide, phénytoïne...) ;
  • des antibiotiques (griséofulvine ; ­rifabutine ; rifampicine) ;
  • un antidépresseur (millepertuis) ;
  • un vasodilatateur (bosentan) ;
  • le ginkgo biloba. »

Des médicaments peuvent causer des manifestations d’anxiété ou des insomnies, contrecarrant ainsi l’efficacité des benzodiazépines :

  • « les corticoïdes ;
  • un bronchodilatateur (théophylline) ;
  • des médicaments du sevrage tabagique (nicotine, varénicline) ;
  • des médicaments du sevrage de l’alcool (disulfirame, nalméfène, naltrexone) ;
  • les médicaments indiqués dans les troubles de l’érection (avanafil, sildénafil, tadalafil, vardénafil) ;
  • la lévothyroxine et autres hormones thyroïdiennes ;
  • un antiépileptique (lévétiracétam). »

« Le tabac et l’alcool en prise chronique peuvent aussi diminuer l’efficacité des benzodiazépines. »

Médicaments qui augmentent la somnolence

« Les médicaments sédatifs majorent le risque de somnolence dans la journée. Cette altération de la vigilance rend dangereuses certaines activités comme la conduite de véhicule et augmente les risques de chute chez les personnes âgées. » Ce sont :

  • « des antalgiques (ceux contenant du tramadol ou de la codéine) ;
  • des médicaments utilisés dans l’allergie (alimémazine, bromphéniramine, dexchlorphéniramine, doxylamine, prométhazine) ;
  • les antiépileptiques et les neuroleptiques ;
  • des antidépresseurs (plus particulièrement amitriptyline, clomipramine, ­doxépine, maprotiline, miansérine, mirtazapine, trimipramine) ;
  • des antihypertenseurs (méthyldopa, moxonidine) ;
  • des myorelaxants (baclofène, dantrolène, méthocarbamol). »

Les benzodiazépines doivent être prescrites pour une courte durée.

Pour plus d'informations sur les benzodiazépines, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : UFC-Que Choisir.
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