Le confinement a mené une partie substantielle de la population à des comportements nutritionnels moins bons pour la santé alors que chez d'autres, il a créé une opportunité d'améliorer les comportements nutritionnels, décrit une étude française rendue publique en prépublication le 5 juin.

Des chercheurs de l’Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle (EREN), constituée de chercheurs de l’Inserm, de l’Inrae, du Cnam et de l’Université Sorbonne Paris Nord, ont analysé les comportements de 37 000 participants à la cohorte NutriNet-Santé en avril et mai 2020.

Les participants ont rempli sur internet des questionnaires portant sur leurs comportements nutritionnels (alimentation, activité physique, sédentarité, poids, mode d’approvisionnement alimentaire, etc.).

Les résultats montrent trois types d’évolution des comportements nutritionnels pendant le confinement :

  • Des modifications plutôt défavorables à la santé :

    • prise de poids pour 35 % des participants (+1,8 kg en moyenne en 2 mois entre mars et mai) ;
    • diminution de l’activité physique pour 53 % ;
    • augmentation du temps sédentaire pour 63 % avec, chez ces personnes une moyenne de 7h/jour passées en position assise ;
    • augmentation de l’apport énergétique pour 23 % (+443 kcal/jour en moyenne) ; (CALCUL rapide de votre besoin quotidien en calories)
    • grignotage au moins une fois par jour pour 28 % et augmentation du grignotage pour 21 % ;
    • augmentation de la consommation de sucreries, biscuits et gâteaux, et d’alcool ;
    • diminution de la consommation de produits frais (fruits et poisson en particulier) ;
    • 18 % des participants déclarent manger plus pour compenser l’ennui et 10 % à cause du stress.
  • Des modifications plutôt favorables à la santé :

    • perte de poids pour 23 % des participants (-2 kg en moyenne) ;
    • augmentation de l’activité physique pour 19 % ;
    • augmentation du temps passé à cuisiner des plats « maison » pour 40 % ;
    • volonté de rééquilibrage alimentaire pour 14 % ; notamment pour éviter de prendre du poids (21 %) ou compenser une baisse d’activité physique (17 %) ;
    • augmentation de la consommation de fruits, légumes, légumineuses et noix, de poisson ;
    • diminution de la consommation de sucreries, biscuits et gâteaux, et d’alcool.
  • Des comportements nutritionnels restés relativement stables.

« Ces tendances comportementales étaient liées à la situation sociodémographique et économique, à la situation professionnelle pendant le confinement (télétravail ou non), au poids initial, à la présence d'enfants à la maison, aux symptômes d'anxiété et de dépression, ainsi qu'à la qualité du régime alimentaire avant le confinement. »

Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Eren, MedRxiv - Preprint.
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