Des chercheurs, dont les travaux ont été publiés en août 2022 dans la revue Science Advances, ont réalisé une revue de la littérature scientifique afin de recenser les diverses façons dont les connexions avec la nature peuvent affecter le bien-être.

Outre l'eau potable, la nourriture et les matières premières utiles, la nature fournit de nombreux autres bénéfices immatériels.

Il peut s'agir, par exemple, des loisirs, des expériences sociales, de la valeur esthétique ou spirituelle ou encore d'un sentiment d'appartenance.

Des centaines d'études ont exploré les liens entre la nature et le bien-être. Mais elles ont souvent utilisé des méthodes et des mesures différentes, ou se sont concentrées sur des démographies et des lieux différents. En raison de cette fragmentation, il est difficile de dégager des tendances générales ou des points communs sur la manière dont ces contributions immatérielles affectent réellement le bien-être humain.

Pour tenter d'obtenir une vue d'ensemble, Lam Huynh de l'université de Tokyo et son équipe ont réalisé une analyse systématique de 301 articles universitaires. Ils ont identifié 227 liens uniques entre un seul service immatériel rendu (comme les loisirs ou la valeur esthétique) et un seul constituant du bien-être (comme la connexité, la spiritualité ou la santé). « Nous savions que les liens étaient nombreux, mais nous avons été surpris d'en trouver autant », a déclaré le chercheur. « Ensuite (…), nous avons pu identifier les principaux points communs. »

Ils ont ainsi isolé 16 mécanismes sous-jacents distincts, ou types de connexion, par lesquels les gens ressentent ces effets.

Par exemple, il peut y avoir des interactions positives par le biais de mécanismes « cohésifs », « créatifs » et « formatifs », mais aussi des interactions négatives par le biais de mécanismes « irritatifs » et « destructeurs ».

(1) Fréquence des services rendus par les écosystèmes, des mécanismes et des éléments constitutifs du bien-être humain documentés dans les études examinées. Voir le grand format dans l'article des chercheurs (figure 2).

Les contributions négatives au bien-être proviennent principalement de la dégradation ou de la perte de services auparavant rendus par des écosystèmes et des « disservices » tels que la gêne occasionnée par le bruit de la faune. Alors que les plus fortes contributions positives à la santé mentale et physique sont générées principalement par les loisirs, le tourisme et la valeur esthétique.

« Il est particulièrement intéressant de noter que les voies et mécanismes identifiés, plutôt que d'affecter le bien-être humain de manière indépendante, interagissent souvent fortement », souligne Alexandros Gasparatos, coauteur. « Cela peut créer des compromis négatifs dans certains contextes, mais aussi d'importantes synergies positives qui peuvent être exploitées pour offrir de multiples bénéfices pour le bien-être. »

Les chercheurs reconnaissent qu'il peut y avoir encore plus de liens qui n'ont pas encore été identifiés. « Nous émettons l'hypothèse que les voies et mécanismes manquants pourraient être présents dans les communautés dépendantes des écosystèmes, et en particulier les communautés traditionnelles et autochtones, compte tenu de leurs relations très particulières avec la nature », mentionne Gasparatos.

« Une autre des lacunes de connaissances que nous avons identifiées est que la littérature existante sur ces dimensions non matérielles des relations entre l'humain et la nature se concentre principalement sur le bien-être des individus plutôt que sur le bien-être collectif (communauté) », mentionne Huynh.

L'équipe a maintenant reçu une subvention pour explorer les effets de la fourniture de services rendus par les écosystèmes sur le bien-être humain dans les espaces urbains de Tokyo.

Pour plus d'informations sur les effets de la nature sur la santé mentale et physique, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : University of Tokyo, Science Advances.
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