Des variations du gène produisant un récepteur de la mélatonine, qui est une hormone importante pour le rythme éveil/sommeil, entraînent une élévation de la glycémie (taux de sucre dans le sang) et augmentent le risque de diabète de type 2 selon trois études publiées simultanément dans la revue Nature Genetics.

L'équipe du professeur Philippe Froguel du CNRS (Université Lille 2) et de l'Imperial College London, en collaboration avec des équipes française, danoise et finlandaise, a mis en évidence un lien entre une variation sur le gène MTNR1B dans une étude génétique avec 23000 personnes. La variation était associée à un risque accru de diabète de 20%.

Deux autres équipes, américaine et suédoise (1), ont aussi constaté un lien pour une autre variation du même gène. Leurs travaux montrent que le risque de diabète de type 2 augmente de 9% chez les personnes qui ont une copie de cette version du gène et de 18% chez celles qui ont deux copies.

Des études épidémiologiques antérieures ont déjà montré qu'une perturbation des rythmes sommeil/éveil est associée à une production anormale de l'insuline et à l'obésité.

La mélatonine, principalement sécrétée par la glande pinéale (épiphyse) dans le cerveau, est impliquée dans le rythme circadien (rythme biologique de 24h00) mais aussi dans plusieurs fonctions telles que l'humeur, la régulation de la pression sanguine et l'activité du système immunitaire.

La mélatonine agit en fonction de lumière et de l'obscurité captées par la rétine. Le récepteur de mélatonine MT2, produit par le gène étudié, est d'ailleurs présent dans la rétine et le nerf optique ainsi que dans les cellules pancréatiques qui sécrètent l'insuline.

L'implication de la mélatonine dans le diabète pourrait aussi expliquer le lien entre dépression et diabète que des recherches ont montré, considère l'équipe française.

(1) Celles de Goncalo Abecasis (University of Michigan, USA) et de Leif Groop (Lund University, Suède).

Psychomédia avec sources:
CNRS, Communiqué de presse
Le Nouvel Observateur
BBC